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Edito : Légalisme contre protectionnisme

© D.R

En refusant récemment la fusion entre les groupes Alstom et Siemens, l’Europe vient de faire une démonstration de son légalisme jusqu’au-boutiste.

Même s’il a été établi que ces deux gros opérateurs, qui pèsent lourd dans leurs économies respectives, sont réellement menacés par la concurrence étrangère, notamment chinoise, et malgré le danger qui pèse sur des dizaines de milliers d’emplois, les instances européennes ont fait passer le droit et la loi avant tout. Plus spécialement les lois sur la régulation de la concurrence et protection des consommateurs sur lesquelles les Européens sont visiblement intransigeants.

Cette situation résume à elle seule l’état d’esprit des instances européennes quant au respect maladif de la suprématie des lois. C’est le premier enseignement que pourrait en tirer le Maroc qui est au contact quotidien avec l’Europe.

Le deuxième enseignement concerne la vision européenne en matière de performance des entreprises dans le sens où celle-ci ne passe pas exclusivement par leur protection sur leur marché. C’est aux entreprises d’abord de fournir l’effort pour trouver les moyens d’être compétitives. Au passage, cela pourra rassurer les entreprises marocaines qui opèrent en Europe quant au degré d’ouverture de ce marché pour peu qu’elles fassent preuve d’audace, de sérieux et de rigueur.

Troisième enseignement : les entreprises européennes, de plus en plus confrontées à la concurrence dans leur propre terrain, sont condamnées à chercher davantage de nouveaux marchés et le Maroc peut en faire une belle opportunité. Pour avoir conduit des projets à la pointe de la technologie, comme le TGV avec un opérateur de la taille d’Alstom, le Maroc avec ses infrastructures d’accueil et son tissu d’entreprises est en mesure d’offrir à ces géants une belle plateforme pour aller à la conquête de marchés au potentiel important comme l’Afrique de l’Ouest et même au-delà.

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