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Edito : Quid du repreneur ?

© D.R

L’annonce de la mise en vente des parts de l’État dans le capital de Maroc Telecom a suscité naturellement beaucoup de commentaires et de questionnements qui, dans leur quasi-totalité, vont dans un seul sens : combien de milliards cette privatisation va-t-elle rapporter aux caisses de l’État ? Et que va-t-on en faire ?

L’opération intervient, certes, dans une conjoncture très spéciale marquée par le débat sur les finances publiques et la pertinence de se défaire de bijoux de famille pour boucler le budget. Du coup, obnubilés par cette partie du débat, les observateurs, analystes et, de manière générale l’opinion publique, en oublient l’autre versant de la transaction, à savoir le repreneur. Du coup, personne ne semble se soucier de ce qui va advenir de Maroc Telecom après cette privatisation.

Qui est l’opérateur qui pourrait reprendre et que faudrait-il lui imposer comme cahier des charges ? Même si cette mini-privatisation ne porte que sur une part très réduite du capital, il n’empêche qu’elle suppose, de l’autre côté, le renforcement du privé. Or, Maroc Telecom n’est pas une entreprise comme les autres. Elle est l’opérateur historique dans un secteur névralgique et sensible que sont les télécoms.

Il s’agit aussi, qu’on le veuille ou non, d’une grande entreprise qui a une influence certaine et avérée sur le secteur à travers la maîtrise d’une grande partie des infrastructures sans parler des milliers d’emplois dont elle est dépositaire. Quand bien même, elle est gérée depuis plusieurs années sur des standards du privé, Maroc Telecom a gardé une partie de son ADN relevant du service public et constitue encore un porte-drapeau du Maroc. Il ne s’agira donc pas de la céder à celui qui offrira le prix le plus élevé mais plutôt à celui qui aura un projet cohérent et à valeur ajoutée pour le Maroc et l’économie marocaine…

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