L aggravation du chômage remet en question la relance de l emploi : Le casse-tête d Abdelouahed Souhail

Le plan d’action du ministère de l’emploi et de la formation professionnelle qui veut ramener à 8% le taux de chômage à l’horizon 2016 est mal parti. Le chômage s’est encore aggravé et est passé de 9 à 10%. Inattendue par les experts de ce département qui tablaient sur un statu quo, la nouvelle donne réduit d’autant les chances de succès du challenge qu’ils s’étaient imposé de «renforcer la gouvernance du marché de l’emploi, d’améliorer les conditions d’intégration d’emploi dans le secteur privé avec un meilleur ciblage des chercheurs d’emplois et de soutenir la compétitivité des entreprises et de l’auto-emploi».
Abdelouahed Souhail entendait  avancer sur un certain nombre de projets tels que le programme «Ijmae», conçu pour bénéficier à 60.000 chercheurs d’emploi ; le projet «Taehil» prévu pour améliorer l’employabilité de 20.000 postulants en difficulté d’insertion et le programme «Moukawalati» pour l’accompagnement de 4.000 porteurs de projets. Mais si l’on en juge par les conclusions de la note de conjoncture publiée par la Direction du Trésor et des finances extérieures, tous ces engagements ont pris du plomb dans l’aile. Selon la DTFE, contrairement à ce qu’on avait laissé entendre, le marché de l’emploi s’est détérioré de 0,3%. L’officine relève que près de 50.000 personnes ont perdu leur emploi l’année dernière. Elle précise que le taux de chômage est passé de 9,1% au 3ème trimestre 2011 à 9,4% au cours du même trimestre de l’année dernière. Cependant cette aggravation a plus coûté aux jeunes. Selon le document en effet, dans les villes le chômage a touché une nouvelle frange de 2,8% de jeunes actifs âgés de moins de 24 ans et de 1,2% de ceux qui ont entre 25 et 34 ans. Bien que moindre dans le monde rural, cette proportion y est néanmoins de 0,7% chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans et de 0,6% parmi la tranche d’âge allant de 25 à 34 ans. Plus généralement, le taux de chômage est passé de 13,5 à 14% dans le milieu urbain et de 4,1 à 4,2% dans le milieu rural. La population active s’est chiffrée, quant à elle, à 11,647 millions de personnes au moment où la population employée a été de 10,548 millions, en progression cependant de 56.000 nouveaux emplois nets. La principale cause de ce solde est que le secteur tertiaire a enregistré la création de 124.000 nouveaux emplois dans le même temps que l’industrie en a perdu 41.000 et le BTP 40.000.