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Gestion des villes : Les choix du PJD remis en question

© D.R

Les mairies de Casablanca et Rabat au centre de plusieurs polémiques

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Le maire adjoint de Casablanca est cité dans une affaire concernant la cession à moitié prix d’un terrain propriété de la ville à une clinique privée.

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En 2015, le Parti de la justice et du développement (PJD) avait réussi la prouesse d’obtenir la majorité dans presque toutes les villes du Royaume. Plus d’une année et demie après, la gestion des maires PJD de plusieurs grandes villes est pointée du doigt. C’est le cas notamment à Casablanca où le maire adjoint, Abdessamad Heiker, se trouve depuis quelques jours dans une situation délicate. Heiker qui est présenté depuis un certain temps comme le véritable président du conseil de la ville de Casablanca en raison des engagements du maire, Abdelaziz Omari, au Parlement, est cité dans une affaire encore peu claire concernant la cession d’un terrain propriété de la ville à moitié prix à une clinique privée. L’annonce de ce dossier inscrit à l’ordre du jour lors de la dernière session du conseil de la ville a provoqué un véritable tollé surtout que la cession en question n’a pas fait l’objet d’un appel d’offre public. La polémique qui n’a cessé d’enfler depuis l’éclatement de l’affaire a poussé Abdelaziz Omari à reporter le point. Ceci n’a pas empêché l’opposition au sein de la ville de faire ses choux gras de cette affaire.

Heiker a tenté d’expliquer la démarche du conseil dans cette affaire. «En contrepartie de la baisse du prix de vente du terrain de 602 m2, les investisseurs se sont engagés à reloger le gardien établi sur le terrain objet de la cession et de prise en charge des compléments de soins de tous les fonctionnaires de la ville avec un salaire de moins de 5000 dirhams en cas de maladie chronique ainsi que les habitants défavorisés de la ville dans un plafond de 250.000 dirhams», a-t-il affirmé. Quoi qu’il en soit, le maire adjoint aura du mal à convaincre l’opposition ainsi que son parti dans cette affaire. Mais le PJD de Casablanca est loin d’être le seul dans l’œil du cyclone ces derniers jours. Le maire de Rabat, qui appartient au même parti, est également au centre encore une fois d’une nouvelle polémique.

C’est le groupe de la FGD (Fédération de la gauche démocratique) qui a tiré la sonnette d’alarme concernant un point programmé par le conseil de la ville. Ce dernier dominé par le parti de la lampe serait sur le point de céder un autre terrain situé au quartier de l’Agdal à Rabat. La FGD a même laissé entendre que le maire, Mohamed Seddiki, était en conflit d’intérêts dans cette affaire du moment qu’il est propriétaire d’un appartement dans un immeuble bâti sur le terrain en question. Interrogé sur le sujet, le maire a botté en touche affirmant que ce point inscrit à l’ordre du jour a été proposé par la wilaya de la ville et qu’il doit permettre à une famille rbatie de retrouver ses droits sur le terrain dans un litige qui dure depuis 1947! Le maire n’a, cependant, pas commenté le fait qu’il soit propriétaire d’un appartement dans la zone. Ce n’est pas la première fois que le président du conseil de la capitale est au centre d’une polémique (voir encadré). Ceci pousse de nombreux observateurs à soulever des interrogations sur l’apport des élus locaux du PJD aux villes qu’ils dirigent depuis les élections communales de 2015.

Le maire et la retraite anticipée

Le maire de la ville de Rabat a été au centre d’une grande polémique quelques mois après son élection. Mohamed Seddiki aurait bénéficié de conditions avantageuses de la part de son ancien employeur pour obtenir un départ anticipé à la retraite.

Le hic, c’est que le président du conseil de la ville avait été accusé par l’opposition au sein du conseil de la ville d’avoir usé de méthodes «contestables» pour obtenir sa retraite. Cette affaire avait pris une grande ampleur.

Le maire avait même été entendu par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) à Casablanca. Alors que la direction du PJD répétait à qui voulait l’entendre que «l’affaire avait été exploitée à des fins politiques», notamment par l’opposition au sein du conseil de la ville de Rabat menée par le Parti authenticité et modernité (PAM).

Mais l’affaire avait également une facette morale puisque le maire était employé par la société chargée de la gestion déléguée de l’eau, l’électricité et l’assainissement dans la ville.

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Les cas insolites des maires PJD

La décision du conseil de la ville de Fès d’interdire les salons de coiffure et de spa mixte au niveau de la capitale spirituelle avait défié la chronique il y a quelques mois.

Dirigé par l’ancien ministre délégué chargé du budget, Driss Al Azami Al Idrissi, le conseil de la ville de Fès avait tenté d’expliquer cette décision par sa volonté de mettre de l’ordre dans ce secteur d’activité.

Mais la polémique avait fait très vite boule-de-neige et le conseil de la ville de Fès mené par le parti de la lampe avait fini par faire machine arrière.

Quelques semaines auparavant, c’était un autre maire pjdiste qui faisait l’actualité. Le président du conseil de la ville de Tanger avait demandé une fatwa de la part du Conseil supérieur des ouléma avant de mettre en place la statue du célèbre explorateur originaire de la ville du détroit, Ibn Battouta.

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