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Chirurgie de guerre : Le Maroc sensibilisera ses chirurgiens et pourrait devenir un hub à terme…

© D.R

Laurence Beuchard, directrice générale de Bioassays

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Le séminaire de formation des chirurgiens intéressés par la chirurgie de guerre organisé au CHU de Marrakech en est un parfait témoignage. Laurence Beuchard, qui œuvre depuis 8 ans dans l’humanitaire dans les pays d’Afrique et du Moyen- Orient, dirige actuellement la société Bioassays, positionnée dans la formation chirurgicale et l’organisation de missions humanitaires. A quelques jours du séminaire, organisé en partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie française au Maroc (CFCIM) préparant la formation pour le compte du CHU de Marrakech, la militante nous livre en exclusivité sa vision mais aussi les enjeux d’un tel événement au Maroc qui s’apprête à accueillir la COP22 en cette fin d’année.
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ALM : Pourriez-vous nous dresser le contexte dans lequel vous opérez aujourd’hui au Maroc en matière de sensibilisation à la formation à la chirurgie de guerre catastrophe?

Laurence Beuchard : Depuis le début de l’année 2015, la France est affligée par la violence des attentats et attaques subis par la population. Nombreux sont les pays qui, eux aussi, ont été dramatiquement touchés. Je pense à la Belgique, aux USA, au Mali, au Burkina, à la Côte d’Ivoire et autres encore en Asie.  Les secouristes, les soignants et les non soignants doivent affronter des situations de crise extrêmes. Afin de renforcer la prise en charge de personnes lourdement blessées, les équipes de secours et médicales doivent être prêtes, le matériel médical nécessaire doit être disponible, les circuits d’orientation et de réorientation des victimes doivent être maîtrisés. Nous souhaitons faire partager l’expérience de nos intervenants aux professionnels marocains concernés par le sujet.

Quelles sont les principales situations qui appellent à ce genre de techniques spéciales?

Lors de conflits, d’attaques, d’attentats et de catastrophe, l’afflux de victimes dans les établissements de soin peut vite générer une crise sanitaire sans précédent. Pour sauver le plus grand nombre de vies en un minimum de temps, il faut s’y préparer efficacement.

Quels sont les axes de sensibilisation qui sont retenus à l’issue du séminaire qui sera organisé au sein du CHU de Marrakech?

Marrakech est une ville très active. Elle organise beaucoup d’évènements internationaux, des conventions d’affaires pour ne citer que la COP22 qui aura lieu à la fin de cette année. Nous sommes en relation avec l’équipe dirigeante du CHU de Marrakech qui semble très intéressée par notre formation.

A qui est destiné concrètement le séminaire de formation?

L’événement permettra de faire un état des lieux des avancées actuelles de l’organisation des secours tout de suite après un événement dramatique comme un attentat ou un grave accident où le nombre de blessés est important et la prise en charge médicale et chirurgicale par les établissements de santé et du personnel est très complexe. Ce sera aussi l’occasion de créer un espace d’échanges et d’expériences entre des chirurgiens français et marocains.

Avez-vous déjà organisé ce genre de formation dans d’autres pays d’Afrique?

Oui, nous avons déjà organisé de tels évènements, en Afrique noire ainsi qu’en Libye et en Irak dans des contextes différents.

S’agit-il d’une action ponctuelle ou bien ce sont les prémices d’une entente avec le gouvernement marocain ?

Pour le moment, il s’agit d’une action ponctuelle. Nous demeurons, bien entendu, ouverts à rencontrer les membres du gouvernement marocain concernés par la question de la prise en charge de l’afflux de blessés dans les établissements de santé et le traitement des blessures lors de telles circonstances. Peut-être aussi pourrions-nous nous adresser ensemble aux pays d’Afrique de l’Ouest qui, malheureusement on l’a vu au Mali, au Burkina et en Côte d’Ivoire, sont également concernés.

Quelles sont vos attentes par rapport à cette première opération au Maroc?

A trois semaines de l’événement, nous espérons déjà une salle comble par des professionnels intéressés par cette démarche et par le sujet qui s’inscriront ensuite aux modules de formation dont les intervenants sont des chirurgiens ayant l’expérience militaire du protocole de prise en charge des blessés lors de conflit, de guerre, et d’attaque avec des armes de guerre.

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