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Formation professionnelle : Le Conseil supérieur de l’éducation pointe de nombreux dysfonctionnements

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Le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) a présenté vendredi un rapport détaillé sur la formation professionnelle intitulé «Formation professionnelle initiale : clés pour la refondation».

Ce document dresse un état des lieux en présentant les acquis et les dysfonctionnements de la formation professionnelle et propose les clés pour sa réforme. Pour l’année 2017-2018, un total de 494.472 participants se sont inscrits aux concours d’accès organisés dans le secteur public de la formation professionnelle. Le nombre de places proposées par les établissements de formation est de 343.255, ce qui reste globalement assez faible par rapport à la demande des candidats à la formation professionnelle, indique le conseil dans son rapport.

Les effectifs des inscrits en  formation  professionnelle  initiale  ont  plus  que triplé, passant de 133.000 à 433.000 stagiaires entre 2000 et 2018, avec un taux moyen annuel de  progression de 7,4%. En dépit de ces évolutions, la formation professionnelle souffre de plusieurs dysfonctionnements. Le cadre législatif et institutionnel organisant la formation professionnelle reste en décalage notoire avec l’évolution importante que connaît la réalité socio-économique du pays.

La majorité des textes fondateurs du système date de plus de trente années, et même s’ils ont subi une  série de révisions et d’amendements en vue de les adapter aux nouvelles réalités, ces textes  doivent subir  une refonte  globale. Le rapport signale également que les qualifications des lauréats soulèvent encore des critiques de la part des employeurs, et un nombre important de jeunes quitte le dispositif de formation professionnelle sans diplôme ni qualification.

Le Conseil fait aussi remarquer que la formation professionnelle ne dispose pas d’outils efficaces à même de lui permettre de maîtriser l’évolution du marché de l’emploi. Par ailleurs, le Conseil estime que les rôles et les responsabilités ne sont pas clairement définis, ce qui constitue une source importante de difficultés et d’inefficacité de la gouvernance du système. Ainsi, la  faible coordination entre les acteurs  et l’absence de régulation de l’offre de formation sont pointées du doigt. Les ressources financières constituent un obstacle de taille. Le budget alloué au secteur de la formation professionnelle est estimé à seulement  environ 0,5% du PIB, alors que ce taux atteint 1,5% du PIB en France. A ceci s’ajoute la  difficulté liée à l’identification de l’affectation effective de ces ressources en l’absence d’un cadre comptable spécifique à la formation professionnelle.

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