Société

Le déclin d’une medersa

L’école traditionnelle Sidi Abi Al Barakat Al Abdari, située à environ 30 kilomètres à l’ouest de la localité de Smimou, au sud de la province d’Essaouira, a formé, depuis sa fondation sous le règne de la dynastie Mérinide (1258-1465), des générations de brillants Oulemas, d’Imams et de Foukaha, originaires de Haha et des régions du Souss, qui ont contribué à la propagation et à l’enracinement des préceptes de la religion islamique dans cette contrée montagnarde peuplée de Berbères.
Depuis l’an 2000, le nombre d’élèves fréquentant cette école-zaouia qui dispense des cours religieux consacrés aux « Sciences du Coran et de la Sunna » connaît une régression alarmante. De nos jours, il n’en reste que douze jeunes élèves pris en charge par la Zaouia puisqu’ils y résident gratuitement dans des chambres qui leurs sont réservées, comme c’est le cas dans la plupart des « medersa » traditionnelles de ce type.
La commune de Smimou a même contribué pour restaurer et agrandir cet édifice historique qui a joué, tout au long de l’histoire, un rôle important dans l’apprentissage du Coran et de la consolidation de la pratique religieuse dans cette zone, conformément au rite malékite.
L’école, édifiée au sommet d’une montagne, surplombe une forêt clairsemée d’arganiers, inspire aux rares visiteurs qui y accèdent, après un trajet difficile, contemplation, calme et sérénité. La zaouia tire l’essentiel de ses subsides des contributions volontaires de membres de la tribu Ida Ousern qui finance annuellement le Fakih et assure l’approvisionnement en denrées alimentaires des jeunes élèves, tous des garçons, qui, à tour de rôle, préparent eux-mêmes leurs propres repas et sont soumis à un règlement rigide et à un mode de vie consacré entièrement à l’apprentissage des sciences du Coran et de la Sunna. Haj M’hand Amzil, la cinquantaine, responsable de la zaouia qui abrite le mausolée d’Abou Al Barakat, mort vers l’an 941 de l’Hégire, et chargé de dispenser les cours aux élèves, a indiqué que l’aide octroyée par les membres de la collectivité contractante se rétrécit, au fil des ans, comme une peau de chagrin.
Le tiers des personnes concernées de la tribu ne remplissent pas, comme il se doit, leurs obligations envers l’école, a-t-il affirmé. Aucune commission ou association ne parraine ou veille au bon fonctionnement de cette école, a ajouté Haj Amzil. « Nous avons adressé, il y a quelques années, des demandes d’aide aux autorités provinciales, mais en vain puisque aucune réponse n’a été donnée à nos sollicitations », a-t-il déclaré.

• Mohamed Baroudi (MAP)

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