Société

Les aléas de la mosaïque politique

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ALM : Les résultats des élections communales ont placé l’Istiqlal au premier rang du champ politique, en termes de nombre de candidatures, de voix et de sièges. Comment expliquez-vous cette évolution ?
Saâd Alami : Je crois que ces résultats sont ce qu’il y a de plus normal et étaient attendus. Sachant que les élections communales de 1997 ont placé notre formation au premier rang des partis politiques marocains en ce qui concerne le nombre des candidats et des voix et sièges acquis. Mieux encore, les résultats de ces élections étaient bien meilleurs pour nous étant donné que nous avions eu plus de 1.200.000 voix. Le recul est dû probablement au nouveau mode de scrutin et à l’effritement du paysage politique. Car, au cours des dernières échéances, il y a eu 26 partis en lice. Un nombre nettement supérieur à celui de 1997. Cela dit, nous sommes satisfaits de ces derniers résultats qui ont consacré notre parti en tant que première force politique du pays.
Est-ce que vous vous attendiez à de meilleurs résultats sous le mode de scrutin uninominal ?
Peut-être, il aurait été plus avantageux pour nous. A un moment donné, nous avons rejoint notre voix à ceux qui plaidaient en faveur du mode de scrutin de liste et nous espérions qu’il allait contribuer à la réduction de l’usage de l’argent. D’un autre côté, nous estimions qu’un tel mode allait contribuer à l’émergence d’une élite qui serait à même de hisser le niveau de l’action politique partisane et la moralisation de la gestion locale.
Mais, c’est le contraire qui s’est produit. N’est-ce pas ?
En effet, c’est le contraire qui s’est produit et cela est dû en partie au nombre trop important des partis en lice. Un fait qui s’est traduit par l’existence d’une mosaïque politique. Bien entendu, lorsque nous avons plaidé en faveur du mode de scrutin de liste, nous l’envisagions entouré de garde-fous, notamment un seuil éliminatoire de 5% pour la représentativité de chaque formation, outre le fait qu’il soit à la proportionnelle et en proposant le recours à la plus forte moyenne. Plus encore, nous avons défendu une approche qui consiste à favoriser la formation qui dispose de la majorité relative dans la gestion des communes. Mais, comme vous le savez, la décennie dernière était celle des consensus par excellence.
Est-ce qu’il n’était pas nécessaire d’adopter un code de gestion pour les partis ?
Nous avons plaidé en faveur d’une loi organisationnelle pour les partis avant les élections du 27 septembre 202, mais cela n’a pas été réalisé. Mais chose est sûre, maintenant, ce projet est devenu d’une nécessité capitale.
Nous avons remarqué avant les élections que l’Istiqlal laissait la porte ouverte à toutes les alliances possibles. Mais, ces derniers temps, il critique l’absence d’alliance préélectorale. Comment expliquez-vous cela ?
Ce n’est pas vrai. Le Parti de l’Istiqlal a toujours eu une position claire concernant ce sujet. Le 11 janvier 2002, notre secrétaire général a mis l’accent sur la nécessité de faire part des différentes alliances ; et ce en signe de respect à l’opinion publique et aux électeurs. Mais notre appel est resté sans suite, ce qui explique, en quelque sorte les tractations qui ont eu lieu après le 27 septembre 2002. En ce qui concerne les communales, nous avons tenu une rencontre avec l’USFP, en janvier dernier, à l’occasion de la commémoration du décès de feu Abderrahim Bouabid. Au cours de cette réunion qui a eu lieu au sein de la Fondation portant le nom de ce dernier, nous avons exprimé notre volonté de traiter sérieusement la question des alliances mais une fois encore, aucune initiative n’a été entreprise dans ce sens. Plus tard, l’USFP a commencé à parler d’alliances poste électorales. Malheureusement, après le 12 septembre dernier, nous avons vécu des moments de turbulences dus en partie à l’existence d’alliances contre nature.
Et qu’en est-il du proche avenir?
Nous sommes dans une phase d’examen et d’analyse de l’ensemble du processus électoral, et nos instances dirigeantes sont, bien entendu, appelées à tirer les conclusions qui s’imposent. Néanmoins, il est indéniable pour nous de redoubler d’efforts aussi bien au niveau du gouvernement que du Parlement ou des autres instances élues pour répondre aux attentes de notre électorat et l’application de notre programme politique.

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