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Officine Expo 2019 : Une Agence africaine du médicament dans le pipe

© D.R

Cette édition a accueilli plus de 125 exposants ouvrant plus d’échanges entre partenaires du secteur du médicament, fournisseurs de produits de santé et d’hygiène et spécialistes de dermo-cosmétologie.

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Cinq projets de loi sont finalisés et mis dans le circuit d’approbation concernant la pharmacopée, la pharmacovigilance, le conseil de l’Ordre, la biodisponibilité et l’inspection, alors que d’autres textes suivront.

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Clap de fin pour la 16ème édition d’Officine Expo 2019. Sous le signe de l’innovation, cette édition qui s’est tenue les 1er et 2 mars a tenu ses promesses. En effet, des experts de l’industrie pharmaceutique des 5 continents ont pris part à ce rendez-vous désormais devenu traditionnel. Lors de l’ouverture, Anass Doukkali, ministre de la santé, a expliqué que la pharmacie est l’un des maillons forts de notre système national de santé, soulignant qu’elle joue un rôle important dans le domaine de la santé publique.

Il a également mis l’accent sur l’importante contribution des pharmaciens dans la prévention, la lutte contre les mésusages des médicaments et la pharmacovigilance qui constituent ainsi un danger pour la sécurité sanitaire des citoyens. Il a indiqué à cette occasion que cinq projets de loi sont finalisés et mis dans le circuit d’approbation concernant la pharmacopée, la pharmacovigilance, le conseil de l’Ordre, la biodisponibilité et l’inspection, alors que d’autres textes suivront. Placée sous le Haut patronage de Sa Majesté Mohammed VI, cette édition a traité un éventail de thématiques cruciales comme «L’obésité, fléau mondial», «L’automédication responsable, enjeux et bonnes pratiques de dispensation en officine», «Les nouvelles thérapies en 2019», «L’intelligence artificielle au service de l’exercice officinal : Actualités, enjeux et perspectives», ou encore «Les responsabilités du pharmacien vues sous l’angle du droit pharmaceutique».

Une trentaine de sujets diversifiés autour de l’industrie pharmaceutique et du rôle des pharmaciens dans la prévention et le conseil des patients ont été abordés. Cette édition a accueilli plus de 125 exposants ouvrant plus d’échanges entre partenaires du secteur du médicament, fournisseurs de produits de santé et d’hygiène et spécialistes de dermo-cosmétologie. Ainsi, ont été mises en lumière les conséquences de l’obésité qui gagne de plus en plus de terrain au Maroc, selon les derniers chiffres du ministère de la santé. 20% de la population en souffrent. Les experts ont alerté sur la dangerosité de ce phénomène et sur la nécessité de prendre des mesures face à l’ampleur qu’il prend aussi bien sur la santé des adultes que des enfants appelant à revoir nos habitudes alimentaires, rappelant le lien entre le diabète et l’obésité. Sédentarité, alimentation déséquilibrée, mauvaises habitudes alimentaires …tous contribuent à aggraver les risques d’être touché par ces complications de santé (notamment cardio-vasculaires). Ainsi, l’accent a été mis sur la nécessité d’inculquer les bonnes habitudes alimentaires aux enfants et de les mettre à l’activité physique afin de prévenir ces maladies.

Dans cette perspective, le rôle du pharmacien dans la prévention de l’obésité, la prise en charge et l’accompagnement des patients obèses a été discuté par des experts d’Algérie, de France et du Maroc prenant part à cet évènement. La deuxième thématique abordée durant la première journée a été celle de «L’automédication responsable: le conseil du pharmacien indispensable». Il s’agit de l’utilisation, hors prescription médicale, par des personnes pour elles-mêmes ou pour leurs proches et de leur propre initiative, de médicaments considérés comme tels. En France par exemple, 80% de la population ont eu recours à l’automédication sur les 12 derniers mois et un Français sur deux demande conseil à son pharmacien. Sur ce sujet, l’OMS recommande d’associer les professionnels de santé et les patients à cette démarche d’automédication.

Cet événement a également accueilli le Meeting Pharma Africa dans sa 3ème édition qui se focalise cette année sur la coopération Sud-Sud. Ce rendez-vous annuel participe à la promotion des relations Sud-Sud dans les domaines de l’harmonisation de la réglementation pharmaceutique de l’accès à des médicaments des produits de santé de qualité et au partage d’expériences et d’expertises dans le secteur de la pharmacie industrielle. Dans ce sens, la création d’une Agence africaine du médicament, pour l’implémentation d’une politique africaine de la pharmacie prenant en considération les caractéristiques et spécificités de la région est en cours de réflexion. A ce sujet le ministre de la santé a expliqué que l’avènement de l’AMA est un pas important vers l’intégration qui sera complétée par la création d’un espace de libre-échange. Il a souligné que l’initiative africaine de l’harmonisation des réglementations des médicaments (AMRH) a beaucoup œuvré pour la mise en place d’une réglementation modèle et par l’adoption des statuts de l’AMA. Ces statuts ont été adoptés en février dernier par les ministres de la santé africains à Addis-Abeba et il faut que 15 pays au moins les ratifient pour que l’agence soit définitivement créée.

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