Société

Publication de l’Oxford Business Group / Couverture santé : Bilan d’étape…

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Il en ressort donc que le Royaume en est à la dernière étape de la mise en place d’une couverture universelle. Un constat confirmé par la nouvelle loi sur l’assurance-maladie qui prend effet en ce début d’année scolaire, étendant la couverture médicale aux étudiants des universités et des centres de formation professionnelle. Ainsi, l’inclusion des centaines de milliers d’étudiants de l’enseignement supérieur représente une étape importante vers un accès aux soins de santé à l’échelle nationale, un droit fondamental inscrit dans une réforme constitutionnelle datant de 2011. En effet, sur une population de 33 millions de personnes, environ 38% sont actuellement sans couverture médicale, selon le ministère de la santé. A ce stade, vu qu’une part croissante de la population pourra accéder à des soins de santé financés par l’Etat, les autorités vont devoir gérer une pression plus importante en ce qui concerne les installations et services médicaux.

La facture médicale chauffe

Fin juillet dernier, le Parlement a approuvé une loi visant à étendre la couverture aux étudiants en universités publiques et privées et à ceux qui poursuivent une formation professionnelle. Notons que l’assurance des travailleurs indépendants et des particuliers exerçant des professions libérales doit suivre. Le gouvernement envisage, donc, d’assumer la totalité du coût de la couverture pour les étudiants des universités publiques, soit 110 millions de dirhams pour assurer environ 260.000 étudiants rien que la première année. De leur côté, les 30.000 étudiants des universités privées du pays seront tenus de payer une cotisation annuelle de 400 dirhams. Le coût du programme devrait augmenter dans les années à venir, le nombre d’étudiants éligibles devant presque doubler d’ici à 2020 et passer à 460.000, relève OBG dans sa publication.
 

La couverture santé devient universelle

C’est progressivement, depuis plus d’une décennie que le Maroc étend la couverture santé. Après le déploiement en 2005 d’une couverture obligatoire par l’employeur qui est l’Assurance maladie obligatoire (AMO), le Maroc a lancé en 2009 le Régime d’assistance médicale (RAMED) qui est un programme pour les familles à faible revenu. Le RAMED a atteint son objectif de 8,5 millions de bénéficiaires fin avril dernier, ce qui porte la couverture des deux programmes à 62% de la population, a déclaré récemment, El Houssaine Louardi, ministre de la santé. A noter que cette expansion s’est faite sous l’égide du Programme d’appui à la réforme de la couverture médicale (PARCOUM), lancé en 2002. Le PARCOUM a été très largement financé par des subventions de développement et par des prêts provenant de partenaires internationaux, dont 100 millions d’euros de l’UE et 235 millions d’euros de la Banque africaine de développement depuis le début du programme. Actuellement dans sa troisième et dernière phase, le PARCOUM prévoit d’étendre le concept RAMED pour couvrir les 3,4 millions de travailleurs indépendants du Maroc ainsi que les 6,6 millions de personnes à leur charge. La plupart des travailleurs de cette catégorie, qui représentent environ 32% de la population, ne sont actuellement pas assurés.

Le besoin en médecins se fait sentir

Alors que le financement reste une condition à l’extension réussie de l’assurance médicale obligatoire, d’autres améliorations des infrastructures de santé seront également nécessaires pour assurer la disponibilité d’installations adéquates et de personnel qualifié. Le déploiement de PARCOUM III ainsi que du programme de couverture des étudiants et personnes en formation devrait en effet accroître la demande en matière de services médicaux. A ce titre, OBG note que le secteur de la santé au Maroc est déjà confronté à un déficit en ressources humaines, avec seulement 6,2 médecins pour 10.000 habitants, contre 11,9 en Tunisie et 12,1 en Algérie. Selon le Conseil économique, social et environnemental, la pénurie était estimée à plus de 6.000 médecins et 9.000 infirmiers l’an dernier. Afin de prendre de l’avance sur la courbe de la demande, le ministère de la santé a donc lancé des programmes de formation visant à augmenter le ratio à 10 médecins pour 10.000 habitants en 2020, formant ainsi 3.000 nouveaux médecins par an pendant les cinq prochaines années.

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