Société

Ramadan : Comment reprendre goût au sommeil ?

© D.R

Pour une écrasante majorité des Marocains, les journées du mois de Ramadan sont synonymes de fatigue et de somnolence. Qui ne baille pas au moins une cinquantaine de fois par jour, durant le Ramadan? Qui, d’entre vous, ne ressent cette envie incessante de dormir ? Cette sensation de vouloir tomber dans les bras de Morphée en pleine journée. Pendant le Ramdan, notre quotidien subit des mutations majeures. Le changement de notre mode de vie impacte directement nos habitudes physiologiques. Durant ce mois sacré, l’heure biologique se dérègle, et la machine commence à tourner au ralenti. Un nouveau contraste s’affiche, inversant ainsi les rôles du jour et de la nuit. Pris par le devoir religieux et les assemblées familiales, les Marocains, comme tous les autres musulmans du monde, ne prêtent pas une grande importance à leur heure de sommeil. Généralement, les nuits ramadanesques sont très animées. Coïncidant cette année avec la période estivale, les soirées deviennent de plus en plus réduites mais aussi super chargées. «Dormir est un besoin vital pour notre corps. Un bon sommeil est celui qui dure en moyenne 8 heures. Chose qui n’est pas respectée durant ce mois de l’année», souligne Docteur Mohssine Ramadan, généraliste. Et de poursuivre que «la durée du sommeil démunie de façon inégale et se décale par rapport à la norme normale. Ceci pousse notre organisme à maintenir sa vigilance afin de nous permettre d’assurer nos missions habituelles (travail, courses, …etc)». Le médecin indique que ces troubles peuvent aller d’un mauvais sommeil pour atteindre carrément le stade de l’insomnie. Le développement de la somnolence dépend principalement du tempérament de la personne et ses habitudes nocturnes. «La rupture du jeune à 19h 30, la prise de boissons excitantes le soir tel que le café et le thé, le dîner à une heure tardive de la soirée sans omettre le menu du «Shour»… Tous ces éléments sont des facteurs déterminants induisant le déficit en sommeil», précise Docteur Ramadan. Si certains peuvent se rattraper durant la journée, d’autres sont affrontés aux longues heures condensées de travail. Conséquences : irritabilité et manque de productivité. «Effectivement, rester éveiller jusqu’à l’aube engendre de lourdes conséquences sur notre métabolisme», révèle Docteur Ramadan. Cliniquement, un sommeil troublé peut causer une mauvaise reconstitution des stocks en énergie des cellules musculaires et nerveuses. De même, il induit des troubles dans la production d’hormones de croissance, le dérèglement de fonctions en l’occurrence la glycémie ainsi qu’une mauvaise élimination des toxines. Le trouble du sommeil ralentit les mécanismes d’apprentissage et de mémorisation comme il gène la stimulation des défenses immunitaires. Il est évident que le manque de sommeil ébranle notre organisme. Cependant, l’abstinence n’a aucun effet direct sur la production de la mélatonine (voir encadré). Plusieurs études ont levé l’amalgame entre le jeûne et le sommeil. «Tout est question de mode de vie et d’organisation», réitère le médecin. De même, l’alimentation joue un rôle dans ce sens. «Les plats marocains consommés durant le Ramadan sont très copieux, ce qui rend la digestion de plus en plus lente», affirme le médecin, précisant que ce que l’on mange a un impact sur la qualité de notre sommeil. Ainsi un estomac rempli égale à sommeil perturbé. Docteur Ramadan conseille, à cet égard, la consommation de plat léger, tout en favorisant la prise de fruit et glucide. Des consignes précieuses qui conjuguées à un sommeil à temps, nous permettront de recharger facilement les batteries et passer un Ramadan sans la moindre somnolence.

Mélatonine : L’hormone du sommeil
La mélatonine est issue d’un médiateur chimique du cerveau, la sérotonine, laquelle a une action sur les vaisseaux en les faisant se contracter, et sur le rein en l’empêchant d’éliminer trop d’eau dans les urines. La mélatonine informe l’horloge de notre cerveau de l’existence du rythme jour-nuit, ce qu’on appelle le rythme circadien. En période diurne, la mélatonine est diminuée, alors qu’elle est augmentée pendant la nuit. Le cerveau est informé de cela simplement par la présence ou l’absence de lumière. La lumière agit sur le cerveau pour que l’épiphyse ne fabrique plus de mélatonine. Celle-ci n’est fabriquée qu’à partir du crépuscule. Elle se fixe sur une zone du cerveau située juste au-dessus des nerfs optiques. Elle entraîne la diminution d’activité de ces neurones et déclenche le sommeil. Plus la nuit avance, plus le taux de mélatonine augmente. Le taux maximum de la mélatonine se situe entre 2 heures et 4 heures du matin. Le taux maximum est de 100 fois supérieur à celui qui est mesuré au cours de la journée. Il diminue progressivement et devient indétectable vers 8 heurs du matin, heure à laquelle on est le plus en mesure de se réveiller. Le taux de mélatonine varie considérablement d’un individu à l’autre, mais il est constant d’une nuit à l’autre chez une même personne. Bien que le corps la produise, la Mélatonine est médicalement proposée essentiellement dans les troubles du sommeil liés au décalage horaire.

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