Société

Un quartier à l’abandon

© D.R

Derb Moulay Chrif, dans la préfecture de Hay Mohammadi-Aïn Sebaâ, à Casablanca, est un quartier particulier dans la capitale économique du pays. Dès l’entrée du vieux quartier, tout au long de l’avenue Ali Yata, de part et d’autre du boulevard, des monticules de détritus d’origines diverses jonchent les ruelles étroites du quartier. Les marchands ambulants, qui sillonnent les parages du quartier avec leurs étals roulants, laissent derrière eux le soir des déchets et légumes invendues. Les bouffées empestées, qui se dégagent de ces endroits, assaillent journellement les pauvres âmes qui habitent le voisinage. A l’intérieur du quartier, dans les différentes artères et ruelles, son ancienne architecture aidant, les sachets, en plastique pleins d’ordures ménagères, sont jetées à côté des murs, en attendant le camion de ramassage qui est toujours aux abonnés absents. Les points noirs abondent partout. Cet état de choses oblige les habitants à ne plus ouvrir les fenêtres de leurs habitations. Et pendant cette période de chaleur, la pollution provoquée par les saletés et ses répercussions négatives sur la santé des habitants, notamment les enfants et les personnes âgées, ne sont plus à démontrer. À vrai dire, la situation interpelle à plus d’un titre. S’ajoute à cela, un autre phénomène de société, qui commence à inquiéter sérieusement les habitants du quartier. Dès la nuit tombée, des petits groupes de trois ou quatre personnes se réunissent dans les ruelles du quartier, autour d’une bouteille de vin, s’adonnent à la consommation de drogue et sniffent la colle. Quelques heures plus tard, ces personnes deviennent les maîtres des lieux, violents et agressifs. Elles imposent l’ordre qui leur convient et se comportent comme bon leur semble. Les autres habitants ne peuvent plus rester en famille en raison des mots vulgaires qu’ils entendent juste au pied du mur de leur habitation. Certains se sont habitués et les autres ne peuvent rien changer. Car, si quelqu’un essaie de les rappeler à l’ordre, ils le descendent en flammes par les insultes et le menacent même de vengeance en cas où il appelle la police. La situation se dégrade jour après jour. Et les habitants ne savent plus à quel saint se vouer. Et l’absence pratiquement énigmatique des élus, qui ne se présentent que pendant les campagnes électorales ou en des occasions qui peuvent être investies dans ce sens. Et ce sont toujours les mêmes promesses qui sont données lors de ces campagnes électorales. Un vieux quartier complètement laissé à l’abandon. Les habitants s’inquiètent sur l’avenir de leurs marmots qui sont obligés de grandir dans cette atmosphère. Les mauvais comportements d’un côté et la malpropreté, sous toutes ses formes, de l’autre côté. Et les responsables de la commune demeurent toujours aux abonnés absents. La propreté doit être au centre de leur préoccupation. Mais lorsque la démocratie et la transparence font défaut, la tâche s’avère vraiment difficile !

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