Société

Victime de la cruauté des hommes

En cette deuxième quinzaine de mai, Ahmed retourne chez lui à Kasbat-Tadla, en compagnie de Myriam. Ils étaient en voyage durant deux jours à Tanger. Il aperçoit ses voisins plantés devant la porte de sa demeure. «Que se passe-t-il ?», demande-t-il à Myriam qui semble également l’ignorer. Il se précipite vers les badauds, sac de voyage en main. Perturbée, Myriam, au contraire, avance à pas lents, précédée par Ahmed. Quand il rejoint les voisins, il leur crie au visage, leur demandant de se disperser. L’un d’eux s’avance vers lui, lui dit que depuis deux jours, ils entendent les cris d’un petit enfant, auquel ils ont fait passer de la nourriture sous la porte. Il ajoute qu’ils n’ont pas alerté la police pour ne pas lui créer de problèmes. Ahmed leur répond, à haute voix, qu’ils devraient se mêler de leurs affaires. Les voisins rentrent chez eux sans répondre. Ils l’évitent. Ils connaissent la propension de ce trafiquant de drogue notoire à la bagarre. Et pour n’importe quel prétexte. Hors de lui, il rentre, Myriam le suit calmement et en silence. Elle a peur de cet homme qui ne respecte rien et personne. Il continue de crier, de proférer des injures et s’avance vers l’enfant qui se réfugie dans un coin de la chambre, tremblant de peur. Il est âgé de huit ans. Perdant tout contrôle, Ahmed frappe l’enfant violemment. Celui-ci pleure, crie au secours. Myriam ne peut pas intervenir pour le sauver. Il le saisit par le bras, le tire vers lui, puis le lève pour le projeter contre le mur de la chambre. L’enfant tombe à terre et perd connaissance. Myriam reste près de l’enfant et regarde son petit corps sans pouvoir faire, quoi que se soit. Quelques minutes plus tard, Ahmed remarque que l’enfant ne bouge plus. Il demande à Myriam d’appeler une ambulance. L’enfant est admis à l’hôpital régional de Béni Mellal. Mais, le lendemain, il meurt. Aussitôt, la police est alertée. Seule Myriam est arrêtée, alors qu’Ahmed a pris la poudre d’escampette. Explications.
L’enfant n’est pas le leur. Et ils ne sont même pas mariés. Les enquêteurs ont demandé à Myriam plus d’explications.
Originaire de la ville d’Aboujaâd, elle avait rejoint une famille à Témara pour travailler comme employée de maison. Sa jeunesse et sa beauté avaient séduit le frère de son employeur. Une séduction qui a fini par une relation amoureuse. Ils se rencontraient de temps en temps et ont eu des relations très avancées. Au fil des mois, le jeune homme a voulu la demander en mariage. D’abord, parce qu’il est vraiment amoureux d’elle. Ensuite, parce que leur union a déjà été consommée. Seulement, quand il demande à son frère de l’accompagner à Aboujaâd pour demander la main de Myriam chez ses parents, il s’est vu opposer un refus catégorique. Son frère ne peut pas digérer qu’il se marie avec une «domestique». Un refus qui a nourri une forte rancune dans le cœur de Myriam. En conséquence, elle a commencé à penser à se venger de lui. Et elle est passée à l’action en enlevant son fils. Habitué à elle, l’enfant l’a facilement accompagnée à Agadir, puis à Laâyoune. Mais comment faire pour se débarrasser de lui ? Elle n’arrivait pas à trouver  une solution. C’est alors qu’elle a pensé à son ex-amant, Ahmed, qui habite à Kasbat Tadla. Elle le rejoint en compagnie de l’enfant. Ahmed lui demande de partir avec lui à Tanger pour y passer deux jours. Ils partent et laissent l’enfant enfermé dans la maison d’Ahmed. Avisés de la découverte de leur enfant, les parents de Adil se dépêchent à Kasbat Tadla. Il n’ont, hélas, récupéré que son pauvre petit corps martyrisé.

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