La Palestine à besoin de Arafat

Le président palestinien Yasser Arafat a affirmé aux membres de son mouvement, le Fatah, qu’une fois qu’un Etat palestinien aura été créé, il prendra sa retraite et cèdera la place à un dirigeant plus jeune, a déclaré jeudi à l’afp le diplomate palestinien Mohamed Sobeih. Arafat a dit à plusieurs reprises lors de réunions du Fatah : «je voudrais me reposer après ce long chemin, lorsque notre peuple aura obtenu un Etat indépendant, un nouveau dirigeant de la nouvelle génération prendra alors la relève», a déclaré Sobeih, ambassadeur palestinien auprès de la Ligue Arabe.
Sobeih répondait à une question de l’afp sur sa réaction aux déclarations du président Egyptien Hosni Moubarak au New York Times, dans lesquelles il évoquait un éventuel remplacement de Arafat dans un an, quitte à ce qu’il conserve un poste honorifique. « Je pense que Moubarak se référait au fait que Arafat lui-même voudrait peut-être prendre sa retraite après la création d’un Etat palestinien », a dit Sobeih.
« Je n’interprète pas ces déclarations comme une pression sur Arafat », a ajouté le diplomate palestinien. Le président Egyptien, en visite aux Etats-Unis, soumettra à son homologue américain un plan d’accord-cadre pour résoudre le conflit israélo-palestinien, prévoyant la proclamation dès 2003 d’un Etat palestinien et des garanties pour que cet Etat s’étende, dans trois à quatre ans, à l’ensemble des territoires occupés en 1967. des analystes égyptiens, qui ont requis l’anonymat, estiment que les propos de Moubarak concernant Arafat prêtent à confusion. Le gouvernement israélien d’Ariel Sharon souhaite quant à lui obtenir l’accord du président George W. Bush pour mettre Arafat hors jeu.
Sharon doit rencontrer le président américain lundi, 48 heures après les entretiens de ce dernier avec Moubarak à camp david. selon Sobeih, les alliés arabes de Washington ont actuellement « besoin de Arafat, plus qu’à n’importe quel autre moment ». « Je pense que ce serait une catastrophe si Arafat partait, car il n’y aurait plus de contrôle », a-t-il dit, faisant référence aux mouvements palestiniens extrémistes.