Powell se justifie vis-à-vis d’Arafat

La décision américaine de lâcher Yasser Arafat et d’appeler à une nouvelle direction pour l’autorité palestinienne a été prise « à contrecoeur », après qu’on lui ait donné sa chance à maintes reprises pour dénoncer le terrorisme et lancer des réformes, a déclaré mardi le secrétaire d’Etat Colin Powell.
M. Powell, qui en avril encore déclarait que « Washington admet que le peuple palestinien voit en Yasser Arafat son dirigeant », a expliqué sur la radio publique américaine npr qu’il considérait désormais que M. Arafat n’apporte pas à son peuple « le genre de gouvernement qu’il mérite ».
« Ce que j’ai dit à l’époque, c’est que M. Arafat avait été choisi, mais ce que nous disons maintenant, c’est qu’il n’apporte pas au peuple palestinien le genre de gouvernement qu’il mérite, dont il a vraiment besoin, pour avancer et trouver la paix », a dit M. Powell. « Nous sommes parvenus à cette conclusion à contrecoeur, mais c’était la seule conclusion que nous pouvions tirer », a-t-il dit en défendant la prise de position exposée lundi par le président George W. Bush. Celle-ci est soutenue, a-t-il assuré, par l’ensemble de l’administration américaine.
Le président américain a appelé lundi les palestiniens à changer de dirigeants, demandant de facto le départ de Yasser Arafat comme condition préalable à la création d’un Etat palestinien dans les trois ans.
« Vu la situation, où la violence ne s’arrange pas, et où l’on ne voit pas les actions qu’il faut prises par les dirigeants palestiniens, et vu que les palestiniens eux-mêmes dans certains secteurs demandent des réformes et que d’autres pays demandent des réformes dans la région, nous avons décidé que la chose à faire, pour les Etats-Unis, c’était de dire clairement que le peuple palestinien doit élire de nouveaux dirigeants », a ajouté M. Powell.