Banque mondiale : Pékin doit relever ses taux d’intérêts

Le gouvernement chinois a beaucoup de marge de manœuvre pour relever ses taux d’intérêt afin de combattre l’inflation, a estimé, jeudi, l’économiste en chef pour la Chine de la Banque mondiale, Ardo Hansson. «Il y a beaucoup de marge pour continuer à relever les taux», a estimé M. Hansson lors d’un point de presse coïncidant avec la publication d’un rapport de la banque sur les perspectives économiques mondiales. Les avantages des relèvements de taux, qui pourraient aider à combattre la surchauffe du marché immobilier, l’emportent, selon cet expert sur le risque d’attirer davantage de capitaux spéculatifs à la recherche de bons placements. Une monnaie plus forte aiderait aussi la deuxième économie mondiale à endiguer la hausse des prix alimentaires et de l’immobilier en réduisant le coût en yuans de ses importations de matières premières, selon ce rapport. Après avoir baissé les taux de référence de 200 points de base (deux points de pourcentage) en réponse à la crise financière, la banque centrale chinoise les a relevés en deux fois de 50 points de base au 4ème trimestre 2010. Afin de combattre l’inflation, qui a atteint 5,1% en novembre sur un an, son plus haut niveau depuis la crise financière, le gouvernement chinois a également relevé à plusieurs reprises les réserves obligatoires des banques, limitant le volume des nouveaux prêts qui viennent gonfler la masse monétaire et alimentent la hausse des prix. Pékin avait ouvert en grand les vannes du crédit fin 2008 et adopté un plan de relance de plus de 400 milliards d’euros.