Madih proche de la sortie

ALM : Après la défaite de la sélection olympique dimanche contre le Portugal, quelles sont ses chances de qualification au prochain tour ?
Mustapha Madih : Il faut garder la tête sur les épaules, être réaliste et dire que les chances de l’équipe olympique d’accéder aux quarts de finale sont très minimes, voire inexistantes. Pour pouvoir se qualifier, il faudrait battre l’Irak et espérer que le Costa Rica fasse un bon résultat face au Portugal. Vous savez que ce n’est pas facile du tout. D’une part parce que la sélection irakienne a fait montre d’une combativité impressionnante et n’a pas tremblé lors de ses deux premières sorties. De l’autre côté, parce que les Portugais, une fois dépassée la stupeur de la première défaite contre ces mêmes Irakiens, se sont rattrapés en route, contre le Maroc, et ne vont pas lâcher prise aussi facilement, surtout qu’ils sont plus que jamais proches de la qualification. Face au Costa Rica, qui est une équipe modeste, ils n’auront théoriquement aucun problème à s’imposer. Pour résumer, je dirais qu’il nous faut attendre un miracle pour nous qualifier.
Pourquoi est-on arrivé à cette situation ?
Il manquait à mon équipe une ligne offensive capable de faire la différence. L’absence d’un attaquant de pointe s’est répercutée négativement sur le rendement de tout l’effectif. Je fais allusion aux attaquants Jawad Zaïri et Merouane Chemmakh, tous deux absents de ce tournoi olympique. Les joueurs alignés sur le terrain ne sont pas arrivés, ni contre le Costa Rica, ni contre le Portugal, à scorer. Ils ont créé de nombreuses occasions de but, mais le manque de précision, la précipitation et l’inexpérience les ont empêchés de marquer.
Qu’en est-il de l’effectif qui a été sélectionné? Ne s’agit-il pas plutôt d’un mauvais choix de votre part ?
L’effectif choisi a fait de son mieux. Il est vrai qu’au fur et à mesure que les deux rencontres se jouaient, je procédais à des rectifications, notamment sur la ligne offensive, pour arriver justement à marquer un but. C’est pour cela d’ailleurs que Bouchaïb Lambarki a été remplacé à la deuxième période de la rencontre contre le Portugal puisqu’il a raté un grand nombre d’occasions.
Et quand un attaquant est en manque d’inspiration, il ne pourrait être d’aucune utilité.
Une éventuelle élimination signifie automatiquement votre limogeage de la direction technique de l’équipe olympique…
Je suis un entraîneur professionnel qui a tout le temps respecté ses engagements.
Avec la Fédération royale marocaine de football, j’ai signé un contrat où figure l’obligation de se qualifier aux Jeux Olympiques dans un premier temps, et d’atteindre les demi-finales du tournoi olympique dans une deuxième étape.
Ce dernier objectif n’a pas été atteint, j’en assume donc l’entière responsabilité. Mais je voudrais insister sur une chose : je demeure à l’entière disposition de l’instance fédérale.

• Propos recueillis à Héraklion par Fadoua Ghannam