Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d’appel d’El Jadida.
Au banc des accusés, se tenait, mardi 16 mars, un jeune homme poursuivi, en état d’arrestation, pour homicide volontaire. Il ne s’agissait pas de la première audience consacrée à son affaire de meurtre, mais la énième. Vu qu’il est sourd-muet et son interrogatoire nécessite un interprète en langue des signes, la Cour avait reporté à maintes reprises l’examen de cette affaire. Mais, ce serait la dernière puisque l’interprète s’est présenté, cette fois-ci, devant la Cour pour se charger de sa mission. En effet, il a perpétré ce meurtre, au début de l’après-midi du dimanche 30 juin 2019, dans une ferme agricole située au douar Ouled Nasser relevant de la commune rurale Laâtatra, dans la province de Sidi Bennour. Pour gagner sa vie dignement et subvenir aux besoins de sa famille, ce jeune homme y travaillait contre une somme de cent dirhams.
Mais, son employeur a refusé, ce jour, de lui en verser. Pourquoi ? Pas d’explication. Evidemment, n’ayant pas les mots pour s’exprimer, il se contentait de crier pour réclamer son salaire. Mais en vain. Pris d’une hystérie, le jeune homme n’arrivait pas à tenir ses nerfs. Pire encore, il s’est armé d’un couteau, a avancé vers son employeur pour lui asséner quelques coups et il a pris la fuite. Son employeur, qui a pousser un cri strident, s’est effondré par terre, gisant dans une mare de sang. En moins de quelques secondes, il est passé de vie à trépas. Les éléments de la gendarmerie royale se sont dépêchés sur la scène du crime et sont arrivés à arrêter le mis en cause alors qu’il s’apprêtait à quitter Sidi Bennour.
Verdict : Rejetant l’accusation d’homicide volontaire, la Cour l’a jugé coupable pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner et a considéré qu’il mérite de bénéficier des circonstances atténuantes pour le condamner à dix ans de réclusion criminelle.
