Elle croit qu’il est son ami. Mais il semble qu’il attendait uniquement l’occasion pour trahir la confiance qu’elle avait en lui croyant qu’il partageait avec elle les mêmes valeurs d’amitié.
«Je n’ai jamais été sa maîtresse, ni sa bien-aimée. Il était uniquement mon ami». C’est la déclaration faite devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca par cette jeune étudiante universitaire, s’interrogeant si on ne doit plus croire en l’amitié.
Sans prendre la permission du juge, la plaignante s’adresse au mis en cause et lui demande si jamais elle lui a exprimé ses sentiments d’amour. Mais le président de la Cour la rappelle à l’ordre. Aussitôt, elle fond en larmes et affirme à la Cour qu’elle n’arrive pas à oublier ce qui lui est arrivé surtout qu’elle croyait qu’elle a finalement trouvé une personne qui apprécie l’amitié. Toutefois, le mis en cause ne cesse d’expliquer à la Cour qu’elle était sa maîtresse et qu’il n’a pas la moindre idée sur la raison pour laquelle elle a changé d’avis et veut le jeter en prison. Le magistrat lui demande alors si elle l’a accompagné, auparavant, chez lui et si elle avait partagé avec lui le même lit avant qu’elle l’accuse de viol.
«Elle m’a accompagné chez moi plus de trois fois, elle a même entretenu une relation d’amitié avec ma sœur. Mais je n’ai jamais couché avec elle avant cette fois», répond-il fermement sans savoir qu’il vient de mettre, par ses propres mains, l’épée de Damoclès au-dessus de sa tête.
En effet, selon ses déclarations consignées dans le procès-verbal de son audition, il a avoué qu’il l’a violée. A ce propos, il a affirmé aux enquêteurs de la police judiciaire qui l’ont interrogé qu’il lui a demandé de l’accompagner chez lui pour prendre ensemble, lui, sa mère et sa sœur ainsi qu’elle, un verre de thé avec des gâteaux. Pour la plaignante, il s’agit d’une invitation normale qu’elle ne croyait pas qu’il s’agissait d’une souricière. Surtout qu’elle s’est liée d’amitié, depuis plus d’une année, avec sa mère et sa sœur, précise-t-elle lors de son audition par la Cour. Elle confirme qu’elle l’a accompagné chez lui auparavant sans le moindre problème surtout que sa mère et sa sœur s’y trouvaient. Malheureusement, il semble qu’il a trahi cette confiance. En arrivant chez lui, elle ne trouve personne, ni sa mère ni sa sœur. Alors qu’elle essaie de comprendre, il se jette sur elle comme un fauve sur sa proie tout en l’empêchant de crier, déchire ses vêtements et la viole sans pitié…
Verdict : L’étudiant universitaire est condamné à cinq ans de prison ferme après avoir bénéficié des circonstances atténuantes.
