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Concurrentiabilité dans le secteur bancaire : Ces banques qui se partagent le gâteau du marché marocain

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Le Conseil de la concurrence vient de sortir une étude dressant un bilan général du secteur bancaire au Maroc et de sa concurrentiabilité. Pour ce faire, il a été question de définir les parts de marché de chaque acteur tout en mettant le point sur l’ensemble de l’activité bancaire, allant d’une analyse du marché selon le taux de dépôt auprès des banques à une autre analyse se basant sur la question de l’octroi des crédits.
Un marché en pleine recomposition. Tels sont les mots décrivant le marché bancaire marocain. De concentrations en alliances, plusieurs entités bancaires ont disparu faisant en sorte que sur les 62 banques présentes au Maroc à l’époque du protectorat, à l’heure actuelle, seules 19 se partagent le marché. Dans son diagnostic de l’offre et de la demande du secteur bancaire, le Conseil de la concurrence a évalué le montant des dépôts clientèle dans les banques au Maroc. Son dernier rapport relève ainsi qu’en 2011, le total des dépôts auprès des banques a dépassé les 677 milliards de dirhams.
Rien qu’entre 2005 et 2011, le taux de croissance annuel moyen de ce montant (TCAM) a augmenté de 10%. Toutefois, il n’est pas à omettre qu’en raison de la crise qui sévit depuis 2008, une perte de vitesse de ce taux a été notée en raison d’une baisse des dépôts de la clientèle qui a subi, à son tour, les contrecoups de cette crise. En effet, de façon générale, le montant moyen des dépôts clientèle s’est établi à 39.000 dirhams en 2011 contre 40.000 dirhams en 2009.
Pour ce qui est des crédits octroyés par les banques, ils ont connu une forte progression, avec un TCAM de 18% entre 2005 et 2011, pour avoisiner les 648 milliards de dirhams. Pour les mêmes raisons conjoncturelles, et bien que le taux de progression sur la dernière année soit de 11%, les crédits octroyés à la clientèle ont marqué un ralentissement sur les trois dernières années. Ainsi, l’analyse des parts de marché selon les crédits octroyés montre une domination d’Attijari wafa bank (AWB) avec 26% des parts en 2011 et de la Banque populaire (BP) qui en détient 24%. Grosso modo, l’étude en question démontre que mis à part la BP qui gagne 5 points sur la période 2005-2011, la BMCI et le CIH, qui perdent 3 points, les parts de marché demeurent stables pour la majorité des acteurs.
Par ailleurs, si l’on se base sur le Produit net bancaire (PNB) qui a d’ailleurs progressé de 9% entre 2010 et 2011 pour s’établir à 35,8 milliards de dirhams, c’est la Société Générale qui aurait connu la meilleure  performance en enregistrant un taux de croissance de 12% sur la période 2010-2011.
Toutefois, l’analyse des parts de marché selon le PNB montre une domination à près de 50% d’AWB et de la BP qui détiennent respectivement 25 et 24,2% de parts de marché du secteur en 2011. Il faut dire que quelle que soit l’approche analytique, ces deux banques raflent les grosses parts du marché. Ainsi, se basant sur le total bilan auprès des banques universelles, le Conseil de concurrence relève une domination d’AWB et de la BP qui détiennent respectivement 27 et 25% de parts de marché en 2011.

Aspects de la concurrence

Il ressort de cette étude que l’analyse du pouvoir de marché et de la capacité de développement des huit premières banques du Maroc met en avant la domination d’Attijariwafa bank et de la Banque populaire du Maroc sur le marché, avec un fort pouvoir de marché et un grand potentiel de développement. Il convient de noter que la BCP a développé sa capacité de crédit de près de 160% sur les trois dernières années, tout en augmentant son coefficient d’emploi de 66 à 83% entre 2007 et 2009. La BMCE est le principal challenger malgré un léger recul de sa capacité de développement notamment dû à sa politique d’élargissement du réseau d’agences. Les banques «à capitaux français» ont un pouvoir de marché plus modéré, mais elles bénéficient d’une capacité de développement importante grâce aux réseaux internationaux majeurs auxquels
elles sont adossées. Ces banques (la Société Générale, le Crédit du Maroc et la BMCI) ont augmenté leurs coefficients d’emploi sur la période 2007-2009, ce qui s’est traduit par un recul de leurs pouvoirs de marché respectifs. Pour sa part, la CAM possède un pouvoir de marché supérieur aux banques à capitaux français, mais son potentiel de développement reste faible. Enfin, le CIH est en queue des huit banques analysées sur les deux plans du pouvoir de marché et du potentiel de développement.

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