Le plan azur vire au vert

Le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Adil Douiri, a une position assez particulière sur le Parti de la justice et du développement (PJD).
Dans une longue interview qu’il a accordée au quotidien arabophone Attajdid – édition du vendredi 4 mai – le ministre istiqlalien estime que cette formation ne devrait pas être taxée d’islamiste. «Je ne considère pas le PJD comme un parti islamiste. Pour moi, c’est un parti de la droite conservatrice», a-t-il indiqué. Ainsi, l’un des jeunes cadres les plus importants du parti de feu Allal El Fassi affirme sans laisser de place au doute que le parti de Saad Eddine El Othmani se situe aux côtés de l’Istiqlal, qui est un parti de droite conservatrice pour la majorité des politologues.
Sauf, bien sûr, pour Abdelhamid Aouad qui a affirmé lors de son passage à l’émission Hiwar de Mustapha Alaoui que le PI est un parti de gauche. Mais ça, c’est un autre sujet. En tout cas, le jeune ministre istiqlalien a eu l’idée géniale de trouver un concurrent direct à sa formation.
Mais il ne s’est pas limité à une analyse politique de l’idéologie du PJD.
Il est allé jusqu’à défendre son programme et rassurer les citoyens quant à une éventuelle arrivée des islamistes au pouvoir. Pour lui, si les islamistes du PJD assument la responsabilité au sein du gouvernement notamment dans le département du Tourisme, ils  continueront le travail qu’il a déjà commencé, lui, et qu’ils feront peut-être mieux vu qu’ils ont des idées très intéressantes pour le développement du secteur. «J’ai des contacts avec plusieurs frères du PJD et ils m’encouragent et me disent souvent que s’ils arrivent à occuper mon poste, ils continueraient le travail que j’ai commencé. D’ailleurs, ils ont plusieurs idées pour cibler d’autres catégories de touristes internationaux qui ne disposent pas encore de programmes spéciaux comme les retraités», a dit le ministre avant d’ajouter: «le PJD a de très grandes ambitions dans le domaine touristique».
Ainsi, un ministre défend le programme d’un parti de l’opposition et affirme que ce dernier peut mieux faire s’il arrive au pouvoir. Une première.
Il est à rappeler que, selon Abbas El Fassi, le secrétaire général du PI, Adil Douiri ne présentera pas sa candidature aux prochaines législatives. On peut donc, légitimement, se poser des questions sur les projections politiques du ministre pour l’après-septembre 2007.