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Nucléaire : l’Iran risque des sanctions économiques

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Jusqu’au-boutiste, l’Iran n’a pas respecté l’ultimatum du 31 août pour arrêter l’enrichissement d’uranium. Téhéran et les cinq membres du Conseil de sécurité, en plus de l’Allemagne, vont-ils jouer les « prolongations » ou entreront-ils carrément dans l’ère de la confrontation ? Du côté de Téhéran, la tendance est plutôt à l’escalade. «L’Iran ne cèdera pas d’un pouce face à l’intimidation», a déclaré hier Mahmoud Ahmadinejad. Qu’en est-il du vis-à-vis (Conseil de sécurité), et plus précisément de sa tête de pont les Etats-Unis ? La résolution 1696 prise le 31 juillet dernier n’exclut pas des sanctions contre Téhéran en cas de non-respect de l’ultimatum du 31 août.
Une réunion est prévue au début de ce mois de septembre pour décider des sanctions à prendre pour dissuader l’Iran de poursuivre son enrichissement de l’uranium. Mais déjà, des sources proches du Conseil ont laissé filtrer des informations sur la nature des sanctions envisagées pour faire plier le gouvernement d’Ahmadinejad. D’après ces informations, les Etats-Unis et trois de leurs alliés (Grande-Bretagne, France et Allemagne) auraient mis sur pied un système de sanctions progressives à appliquer contre l’Iran. Ce système, qui sera soumis à l’étude lors de la réunion de septembre, se déroulera sur plusieurs étapes.
« Les sanctions débuteront par un embargo sur la vente de matériel lié au nucléaire, un gel des avoirs de l’Iran à l’étranger et une interdiction de voyager pour les responsables iraniens impliqués dans le programme nucléaire », écrit le «New York Times», cité par l’AFP.
Dans une deuxième étape, les mesures « comporteraient une extension de l’interdiction de voyager et le gel des avoirs des membres du gouvernement », apprend-on auprès des mêmes sources. Si l’Iran ne se conforme pas aux exigences du Conseil, courra-t-il le risque d’une confrontation ? L’option militaire, qui n’est pas écartée par les Etats-Unis, n’est pas envisagée pour le moment.
A défaut, l’étau se resserrerait davantage sur  l’économie de l’Iran. En effet, les sanctions toucheraient dans une troisième et peut-être dernière étape les vols commerciaux et les prêts de la Banque mondiale à l’Iran. En dépit de ce scénario, l’économie de l’Iran pourrait « survivre », avancent les économistes, sans toutefois exclure le risque d’une «inflation élevée» et des «importations d’essence coûteuses». Rodé et érodé par tant d’années de blocus imposé par les Etats-Unis, l’Iran a appris à traiter avec des pays tiers.
En plus, le régime de sanctions ne pourrait pas durer aussi longtemps. «L’énorme marché iranien ne peut pas être ignoré facilement», considère l’économiste Saïd Leylaz, cité par l’AFP. Les économies de plusieurs puissances mondiales dépendent des réserves énergétiques de l’Iran, quatrième producteur mondial de pétrole. Téhéran compte, d’ailleurs, sur une probable division au sein du Conseil de sécurité pour réaffirmer son droit à l’acquisition de la technologie nucléaire.
La Russie ainsi que cet autre vieil allié de l’Iran, la Chine, avaient mis en garde contre toute «précipitation» dans la prise de sanctions contre Téhéran. C’est ce qui a amené les Etats-Unis à agiter ces derniers jours la menace de « sanctions unilatérales ». Le président iranien a, à ce propos, accusé les Etats-Unis d’être les premiers responsables des pressions exercées par la communauté internationale sur l’Iran. «Le problème, ce sont les dirigeants américains qui croient pouvoir régler tous les problèmes en utilisant la force et tout leur arsenal (…) mais ce temps est révolu», a-t-il averti.
En pointant du doigt les Etats-Unis, « une puissance de l’oppression », le président iranien affirme que « le peuple iranien, dont les jeunes scientifiques ont réussi, avec les mains vides, à atteindre les sommets de la technologie nucléaire, pourra également développer l’Iran ». Ce développement ne risque-t-il toutefois pas d’être affecté par les sanctions qui pointent à l’horizon ?

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