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Rapport 2021 de l’ONUDC : Baisse de la culture du cannabis au Maroc

© D.R

Le Royaume figure parmi les pays ayant effectué les plus grandes saisies dans le monde

Les autorités marocaines «ont signalé quelque 21.000 ha de culture de cannabis en 2019 (principalement cultivés dans la région du Rif), contre 25.000 ha en 2018», ce qui représente une diminution de 4.000 ha en l’espace d’une année.

L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a publié son rapport mondial sur les drogues 2021 à l’occasion de la journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues, célébrée le 26 juin. Selon ce nouveau rapport des Nations Unies, le Maroc figure parmi les pays ayant effectué les plus grandes saisies de résine de cannabis dans le monde. «Les plus grandes quantités de résine de cannabis (totalisant 1.395 tonnes) ont été saisies par l’Espagne, suivie du Maroc, de l’Afghanistan, du Pakistan et de la République islamique d’Iran», indique le rapport. En 2019, Les pays ayant saisi les plus grandes quantités d’herbe de cannabis (3.779 tonnes) sont les États-Unis suivis du Paraguay, la Colombie, l’Inde, le Nigeria et le Brésil.

Par ailleurs, l’ONUDC souligne que, les autorités marocaines «ont signalé quelque 21.000 ha de culture de cannabis en 2019 (principalement cultivés dans la région du Rif), contre 25.000 ha en 2018», ce qui représente une diminution de 4.000 ha en l’espace d’une année. Malgré ces baisses des cultures de cannabis qui ont été notifiées depuis plusieurs années, le Maroc continue d’être l’’un des plus grands exportateurs de la résine de cannabis au monde. En effet, l’Office reconnaît que cette drogue commercialisée dans le monde provient principalement du Maroc et d’Afghanistan.

Le rapport onusien précise que, sur la base des tendances mondiales des saisies et des rapports des Etats membres, «il apparaît que la résine de cannabis marocaine approvisionne principalement d’autres marchés en Afrique du Nord et en Europe occidentale et centrale». «Une partie est également acheminée vers l’Europe de l’Est et l’Europe du Sud-est », ajoute le document, relevant que «la majeure partie de la résine de cannabis marocaine destinée aux pays d’Europe est expédiée en Espagne puis en France, aux Pays-Bas et dans d’autres pays de la région ».

S’agissant de la prévalence de la consommation de cannabis, l’ONUDC signale que celle-ci est de 5% au Maroc (2018) et 2,5% en Tunisie (2016) ainsi qu’en Egypte. A noter qu’en Afrique, la prévalence annuelle de la consommation de cannabis en 2019 est estimée à 6,4% de la population âgée de 15 à 64 ans, ce qui correspond à 47 millions de consommateurs. Selon le rapport, le nombre d’usagers de drogues en Afrique devrait augmenter de 40% ces 10 prochaines années, du seul fait de l’évolution démographique. À l’échelle mondiale, le nombre de personnes faisant usage de drogues devrait augmenter de 11 % d’ici à 2030.

Les pays à faible revenu seront les plus concernés. Pour ce qui est des autres drogues, à savoir la cocaïne , l’Afrique de l’Ouest et du Centre arrive en tête avec la saisie de 11,1 tonnes de cocaïne, suivie par l’Afrique du Nord avec la saisie de 1,8 tonne, particulièrement au Maroc (1,5 tonne). La quantité de cocaïne saisie en Afrique a presque quadruplé de 2018 à 2019 et a été multipliée par huit par rapport à 2009, pour atteindre près de 13 tonnes, soit un record de 0,9% du total mondial, a fait remarquer l’ONUDC.

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Hausse de la consommation du cannabis durant la pandémie

La plupart des pays ont signalé une augmentation de la consommation de cannabis pendant la pandémie. Dans des enquêtes menées auprès de professionnels de la santé dans 77 pays, 42% ont affirmé que la consommation de cannabis avait augmenté. Une augmentation de l’utilisation non médicale de médicaments a également été observée au cours de la même période. Signalons qu’environ 200 millions de personnes ont consommé du cannabis en 2019, soit 4 % de la population mondiale. Le nombre de consommateurs de cannabis a augmenté de près de 18 % au cours de la dernière décennie.

Par ailleurs, la résilience des marchés de la drogue pendant la pandémie a démontré une fois de plus la capacité des trafiquants à s’adapter rapidement aux changements d’environnement et de circonstances. Les marchés de la drogue ont connu des perturbations temporaires dans la plupart des régions du monde au cours de la première phase de la pandémie de Covid-19, mais ils se sont rapidement rétablis. Il n’en reste pas moins que la pandémie a enclenché des dynamiques ou accéléré certaines dynamiques préexistantes du trafic : volume plus important des lots expédiés et recours accru au transport par voies terrestres et fluviales, par avion privé, par fret aérien et par colis postaux, ainsi qu’aux méthodes sans contact de livraison de drogues aux usagers, comme le courrier.

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