Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a nommé, au début du mois d’août, Francesco Bastagli, de nationalité italienne, en qualité de Représentant spécial pour le Sahara occidental.
En clair, ce diplomate chevronné, qui a débuté sa carrière internationale au siège des Nations Unies en 1974, est chargé de la Mission des Nations Unies dans le Sahara, la MINUSRO. Celle-ci était chapeautée par Alvaro De Soto désigné au Moyen-Orient et qui avait également pour mission de mener les négociations entre les différentes parties pour trouver une solution politique au conflit du Sahara. Aujourd’hui, cette dernière tâche est dévolue à Arnold Peter Van Walsum, nommé comme nouvel envoyé personnel du secrétaire général, quelques jours seulement avant la nomination de Francesco Bastagli.
Ainsi, Alvaro De Soto avait une double casquette : administrative, puisqu’il était à la tête de la Minurso et politique car il avait essayé, tant bien que mal, de mener des pourparlers entre le Maroc, d’une part, et l’Algérie et le Polisario d’autre part.
Avant de rappeler le rôle de la Minurso, notons que Francesco Bastagli avait travaillé au Kosovo pendant trois ans comme Représentant spécial adjoint du secrétaire général pour l’Administration civile. Il était chargé d’apporter l’appui nécessaire aux ministères et administrations locales afin d’assurer la conduite du mandat des Nations Unies dans la région. Il a supervisé le transfert d’autorité aux institutions provisoires du gouvernement autonome, et a œuvré à la mise en place d’une administration civile moderne.
Son expérience laisse entendre que le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, pourrait avoir besoin de lui pour superviser la mise en place d’une autonomie élargie dans les provinces du sud, comme cela a été proposé par le Maroc. En d’autres termes, l’ONU, à travers la Minurso, pourrait aisément surveiller l’instauration de cette autonomie, fruit de négociations politiques dont l’issue est acceptée par l’ensemble des parties. Pour revenir au mandat de la Minurso, rappelons qu’elle a été créée en 1991 et son déploiement a eu lieu en septembre de la même année à la suite du cessez-le-feu conclu entre le Maroc et les séparatistes du Polisario.
La mission onusienne devait initialement organiser un référendum qui permettrait aux populations sahraouies de décider du statut futur du Sahara en choisissant entre l’indépendance et l’intégration au Maroc. Mais devant l’impasse qu’a connu cette entreprise, la Minurso s’est contentée de veiller au respect du cessez-le-feu. Son quartier général est situé à Laâyoune. Les effectifs de la Minurso ont connu plusieurs réductions. Le contingent onusien est composé de 235 agents en uniformes dont 27 soldats, 202 observateurs militaires et 6 policiers, appuyés par du personnel civil international (123) et local (107). Son financement est assuré selon un fonds d’affectation spéciale. Pour la période allant du 1er juillet 2004 au 30 juin 2005, le budget alloué à la Minurso est de 44.00 millions de dollars. Son mandat a été prorogé, il y a quelques mois, jusqu’au 31 octobre 2005. En 1979, Bastagli a ouvert l’antenne du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) au Nicaragua.
Au début des années 1980, il a intégré le Secrétariat de la Conférence pour la coopération internationale dans les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire. Il a ensuite rejoint l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) où, en qualité de chef du Bureau exécutif, il a pris part aux opérations d’aide d’urgence à la population palestinienne. En 1991, Bastagli a été affecté au Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues au sein duquel il a occupé diverses fonctions relatives, notamment, à la coopération technique et aux relations extérieures. Il a lancé et supervisé le programme des Nations Unies contre le blanchiment d’argent et a été à l’origine de la publication, en 1997, du premier rapport mondial sur les drogues.