Chroniques

Hors-jeu : Le sport à la nandrolone

L’ATP, l’instance qui dirige le circuit de tennis professionnel masculin est dans la tourmente. Il semblerait que la désormais célèbre nandrolone est également courtisée par les veines des champions de la raquette. Des experts en la matière affirment, certes, que la présence de nandrolone peut être due à des suppléments alimentaires ou à des compléments minéraux ingérés par les joueurs. N’empêche que cette même présence est interdite. En juillet 2003, l’ATP avait annoncé qu’entre août 2002 et mai 2003, un nombre sans précédent de cas de taux de nandrolone a été relevé chez les tennismen par des laboratoires agréés par le CIO à Montréal, Lausanne et Stockholm. Les débats sur le dopage font rage depuis des années déjà. Cependant, certaines dénégations continuent à constituer une ligne de défense irréelle, et chacun y va de son opinion sur la fiabilité des contrôles. Après l’athlétisme, le cyclisme et le football, où le dopage a fait des ravages en mettant prématurément fin à la carrière de plusieurs athlètes de renom, c’est autour des adeptes de la petite balle jaune de répondre de leurs tests positifs. En réalité, c’est le sport qui perd de sa crédibilité, de ses principes et de son aspect noble basé sur la concurrence loyale. Si le côté commercial dans le sport a connu une énorme prospérité, les fondements de la discipline se rétrécissent de plus en plus devant la tricherie et l’ambition aveugle. Il y a seulement quelques semaines, le président de la FIFA, Joseph Blatter a suggéré aux différents responsables des Fédérations européennes de football de réduire le nombre d’équipes évoluant en championnat de première division. Un plafond de seize clubs par championnat serait l’idéal selon le patron de la FIFA. Les raisons sont multiples, mais la plus importante consiste à combattre indirectement le fléau du dopage qui ronge le corps sportif en général. Devant la multitude de compétitions au long de la même saison, les joueurs professionnels sont appelés à dépenser énormément d’énergie. Ce qui les pousse inévitablement à essayer de se «ressourcer» pour pouvoir tenir la cadence. Entre les risques d’épuisement total et des blessures d’un côté, et les exigences des présidents des clubs qui payent des fortunes aux stars, il y a de quoi s’inquiéter. D’où la prédominance du spectre du dopage et par conséquent, le risque de la déviation du cours noble qu’a toujours pris le sport à travers l’histoire. C’est ce qui est en train de s’appliquer au tennis, que l’on croyait immunisé contre la tentation. Un sport basé avant tout sur la capacité de maîtrise de nerfs et sur un maximum de concentration tout en se familiarisant avec la manipulation de la raquette selon la nature de la compétition, du terrain et de la saison. Et pour dire vrai, ces mesures anti-dopage sont loin de dissuader les ambitieux. L’appât du gain rapide et de la gloire interplanétaire, l’emportent toujours, du moment que la nature humaine est toujours la même. C’est le progrès à double tranchant, l’espèce humaine n’a plus qu’à assumer.

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