En 2015 naissait une idée, comme beaucoup d’idées qui concernent nos jeunes, beaucoup de scepticisme l’entourait au départ : il s’agissait pour l’ambassade de France, l’association Marocains Pluriels et le «parrain» du projet, André Azoulay, de réunir, durant plusieurs jours, plusieurs centaines de jeunes du pourtour méditerranéen pour échanger, débattre, proposer…
C’est ainsi qu’est né le Forum Euro-Méditerranéen des Jeunes Leaders, qui a établi ses quartiers à Essaouira.
Aujourd’hui après deux années d’absence imposées par la Covid, le Forum revient pour sa 6ème édition. Au cours du temps il s’est étoffé de partenaires tels que l’association Essaouira Mogador et la Fondation Sekkat. Cette année pour la reprise, nous avons volontairement limité le nombre de participants à une centaine, les contraintes sanitaires -et notamment les voyages trans- frontaliers- nécessitant encore de la vigilance.
Pour Marocains Pluriels, priorité a été donnée aux jeunes ayant suivi la «Formation JIL» le mois dernier, cela leur offrait une 1ère occasion de mettre en pratique leurs nouvelles connaissances.
D’autres jeunes venus de tout le Royaume -invités par appel à candidatures de l’ambassade de France- se joindront au Forum, ce qui permettra d’élargir le maillage territorial.
Le thème choisi cette année est «L’inclusion», comment agir efficacement contre l’exclusion, qu’est-ce qui fonctionne, qui ne marche pas, quelle participation de la jeunesse elle-même ?
Pendant 3 jours il s’agira certes d’entendre des spécialistes, du Maroc et de France, faire part de leurs constats, de leurs idées, de leurs propositions mais il s’agira aussi d’écouter notre jeunesse et surtout de tenir compte de ses expériences, de ses propositions, de son désir d’implication, d’innovation.
Je suis tout particulièrement heureux de présider une séance qui portera sur «la solidarité en actions» où des associations de jeunes viendront faire part de leur retour d’expérience d’initiatives solidaires portées par des jeunes durant la Covid.
Pour en connaître bon nombre d’entre elles et y avoir même participé dans certaines villes, je suis persuadé que ce moment sera particulièrement riche d’enseignements.
L’une de ces actions qui m’ont le plus marqué je l’avoue est celle baptisée «Charji Lih», où il s’agissait de recharger les smartphones de jeunes de familles modestes -notamment du monde rural- afin que ceux-ci puissent suivre leurs cours en distanciel.
Un nombre incroyable de nos compatriotes a répondu à cette initiative et des milliers d’étudiants ont ainsi pu poursuivre leur scolarité : sûrement l’une des plus belles initiatives de solidarité à laquelle j’ai participé durant cette pandémie.
Ces 3 jours d’immersion totale dans un Forum sont toujours une expérience enrichissante pour des jeunes, la particularité de celui-ci est que des intervenants de très grande qualité s’y impliquent eux aussi, durant les 3 jours, et y animent tous les ateliers du début à la fin, car l’une des particularités est bien celle-ci : il ne s’agit pas que ces personnalités viennent y faire un petit tour puis repartent mais bel et bien qu’ils soient disponibles pour les jeunes participants sur la totalité du Forum.
Depuis 2009, date de création de Marocains Pluriels, je peux dire que j’ai vécu un nombre incalculable d’initiatives, d’actions, d’activités… en direction de la jeunesse, j’ai connu des réussites, des échecs, des moments intenses, des émotions fortes, des déceptions, des étonnements incroyables, je me suis fait des ennemis acharnés, des dénigreurs obsédés mais par-dessus tout j’ai emmagasiné un nombre incalculable de visages de jeunes que j’ai connus adolescents et qui sont aujourd’hui de jeunes adultes épanouis.
Le « miracle» étant que chaque année de nouvelles «promotions « de jeunes rejoignent le mouvement et qu’à chaque fois je vois ces jeunes évoluer, progresser, s’épanouir…
Le Forum d’Essaouira, la Formation JIL (Jeunesse-Insertion-Leadership) sont sûrement pour moi parmi les plus belles réussites d’exemples d’actions que nous pouvons mettre en place pour notre jeunesse, j’en mesure les bénéfices pour notre jeunesse au quotidien.
Ce n’est évidemment pas aisé à créer, à organiser, à ancrer dans la durée, mais l’enjeu mérite tous les sacrifices.
