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Abdellatif Laâbi se confie

© D.R

Lors de sa présentation de son nouveau livre «La Fuite vers Samarkand» au SIEL 2022

Le Salon international de l’édition et du livre (SIEL) qui s’est ouvert à Rabat et qui se poursuit jusqu’au 12 juin 2022, a accueilli dimanche dernier le grand écrivain, romancier, dramaturge et poète Abdelatif Laâbi. Celui-ci a présenté son nouveau livre «La Fuite vers Samarkand» paru aux éditions Le Castor Astral en mars 2022. Il s’agit d’un récit autobiographique dont lequel l’auteur fait le tour de l’humanité. Dans les détails, «La Fuite vers Samarkand» est un récit de mise en forme d’une vie. Il parle du personnage principal, monsieur «Barbe», mais aussi d’un autre personnage qui est madame «Barbe». L’auteur livre des confidences de monsieur «Barbe», ses souvenirs, son enfance dans son pays natal, ses années de prison, sa relation avec son épouse, son écriture, ses amitiés, son humanisme et notamment sa rencontre «sentie proche» avec la mort.

Récit écrit en plein confinement
Interrogé sur le titre, «La Fuite vers Samarkand», M. Lâabi indique qu’il s’agit d’un titre inspiré du conte du célèbre soufi persan du XIIe siècle, Fariduddine Attar. «C’est une histoire qui m’a vraiment fasciné», dit-il. Il faut dire que l’histoire du récit s’est imposée à lui. «La question de bouleversement humain est une thématique qui s’est imposée d’elle-même. Le livre est écrit en pleine pandémie. Il parle de cette traversée, de l’expérience du confinement, déconfinement…», explique-t-il. Au départ, le livre s’inscrivait dans le sillage du livre précédent «L’œil et la mort», M. Laâbi avait le souci de créer une nouvelle forme littéraire. «Dès le début de livre, il y a une construction de cette forme de texte», indique-t-il. A travers son livre, M. Laâbi évoque l’amitié. D’ailleurs, il l’a qualifiée en tant qu’«une relation amoureuse d’un autre genre, émancipée du désir sexuel».

Pour lui, «la dimension de l’amitié profonde n’existe pas. Il y a une autre forme de tendresse, d’attention, l’amitié c’est tellement exigeant». L’auteur évoque également à travers son œuvre sa relation avec son épouse. «Je rêvais d’être une femme. Je sais ce que je dois à la femme. Je trouve que la femme est un être humain supérieur à l’homme», atteste-t-il. Par ailleurs, M. Laabi a abordé sa relation avec d’autres disciplines artistiques, à savoir : la peinture et la musique. «La peinture a toujours une place dans ma vie. La musique aussi me bouleverse». Ce n’est pas tout, Abdelatif Laâbi a annoncé d’autres projets. Il prépare un nouveau livre poétique dont la parution est prévue l’année prochaine.

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Abdellatif Laâbi a raflé l’année précédente le prix Roger-Kowalski, grand prix de la Ville de Lyon, pour son recueil «Presque riens» publié aux éditions Le Castor Astral. Un livre testamentaire rempli de sagesse et d’optimisme, dans lequel Laâbi brasse les grandes questions existentielles. L’écrivain et poète a obtenu en 2020 le prix Mahmoud Darwich pour la création et la liberté, en même temps que Noam Chomsky (Etats-Unis) et Zakaria Mohammed (Palestine).

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