Selon une étude sur l’égalité femmes-hommes au sein de l’industrie cinématographique marocaine
Les femmes sont de moins en moins représentées dans le secteur cinématographique. C’est ce qu’indique une étude présentée par l’Association des rencontres méditerranéennes du cinéma et des droits de l’Homme (ARMCDH) et qui est réalisée par l’Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) avec l’appui de l’Unesco sur l’égalité femmes-hommes au sein de l’industrie cinématographique marocaine. Il résulte de l’étude que les femmes représentent 11,3% et occupent des postes de direction, des organes de décision et des organisations professionnelles, dans le milieu du cinéma contre 88,7% pour leurs homologues masculins. Selon la même source, la représentativité des femmes dans la direction des festivals reste très faible.
D’ailleurs, deux femmes seulement sont présidentes parmi 18 festivals organisés. L’étude ressort qu’entre 2009 et 2019, 28,8% uniquement des femmes ont été désignées dans la commission d’aide à la production cinématographique. La même source indique que les réalisatrices ont reçu, durant la même période, 31 millions de dirhams d’avance sur recettes contre 301 millions de dirhams pour les cinéastes masculins. En termes de représentativité de la femme dans les métiers de cinéma, l’étude révèle que le métier du stylisme est exercé par 47%, la coiffure (65%), maquillage (19%), décors (9%). De plus, 20% seulement exercent dans les métiers de production et 3,6% dans les métiers techniques.
Ladite étude montre par ailleurs que la représentativité des femmes réalisatrices dans le cinéma au Maroc reste également faible en comparaison avec d’autres pays. D’ailleurs, 8,8% représentent uniquement des réalisatrices au Maroc, contre 24,4% en France, 15% aux Etats-Unis et 10% en Italie. Pour noter, cette étude est présentée dans une capsule de sensibilisation de quatre minutes sur l’égalité femmes-hommes au sein de l’industrie cinématographique marocaine, lancée par l’ARMCDH. «Compte tenu de son poids culturel, social et économique, le cinéma peut jouer un rôle déterminant sur la perpétuation des inégalités fondées sur le genre et sur le risque de s’en tenir à une vision traditionnelle de ce qu’est la qualité, aussi bien à l’écran (en images) qu’hors écran (accès à l’industrie). Les femmes, minoritaires dans les postes stratégiques des administrations et des entreprises culturelles, sont parfois écartées de certaines fonctions artistiques», explique l’ARMCDH, en notant que «l’invisibilité de la production artistique féminine marocaine passée et présente appuie l’impression que peu de femmes existent dans le secteur. Ces inégalités fondées sur le genre sont identifiées à tous les niveaux: disparités salariales, plafond de verre, moindre distribution des contenus créés par les femmes, pour n’en citer que quelques-unes…».