Ninja Turtles : Teenage Years est un film d’animation qui raconte les jeunes années des tortues mutantes, des héros tout droit sortis d’un comics des années 1980. L’histoire est traditionnelle et reprend les codes de la saga. Quatre bébés tortues (Leonardo, Raphaël, Donatello et Michelangelo) tombés accidentellement dans un liquide mutagène sont recueillis par un rat (Splinter) qui les élève dans les égouts de New York. Il leur apprend les rudiments puis l’art de combattre des ninjas, assimilés en suivant des séries de kung-fu.
Cerise sur gâteau, Splinter est doublé par Jackie Chan, admiré par les producteurs Seth Rogen et Evan Goldberg. Ce dernier a déclaré : « Seth et moi sommes littéralement obnubilés par Jackie Chan. On trouve qu’il a un sens du rythme incomparable. Il a su rendre ses scènes visuellement irrésistibles et captivantes. On ne pouvait pas rêver mieux que lui pour le rôle. »
Un goût de liberté
En grandissant, les tortues mutantes ne rêvent que de l’extérieur et de sa lumière, des humains dont la gent féminine et du collège doté de ses salles de sport. Comme ils adorent engloutir des pizzas devant des écrans, ils peuvent facilement se trouver des points communs avec les adolescents-adulescents de 2023. Les tortues affrontent Superfly, une mouche plus que mutante (avec la voix de Ice Cube dans la VO), en suivant les conseils d’April O’Neil (Ayo Edebiri), une adolescente attachante, qui rêve de devenir journaliste. Après cette rencontre, Leonardo (Nicolas Cantu) s’exclame : « J’en veux encore de cette nouvelle saveur. » Bel hommage à la liberté, découverte entre deux combats et trois poursuites.
Pour autant, il ne faudrait surtout pas croire que ce film n’est qu’une énième adaptation de l’histoire des tortues ninjas. L’animation est exploitée jusqu’à son paroxysme : du petit dessin griffonné à la 3D ultraréaliste en passant par pertinente rotoscopie. Le tout est monté serré, bercé par le rythme frénétique de raps tonitruants. Le son, même avec un autre style, évoque la BO de Shaft. Il faut saluer les deux compositeurs de ce film : Trent Tenzor et Atticus Ross. Ce duo créatif a déjà remporté deux Oscars en 2011 et 2021 et ce film pourrait bien attirer une nouvelle récompense.
French touch
L’image fait penser à Spider Man : Across the Spider-verse. Derrière ce film tout hollywoodien se cache une équipe de Français talentueux : Mikros animation. Plus de cinq cents créateurs de cette équipe ont travaillé sur ce film, pendant deux ans. Le réalisateur Jeff Rowe souligne le savoir-faire des artistes français : « Les créateurs français sont les meilleurs artistes du monde. Ils comprennent bien le style et le mouvement des personnages. »
Le résultat sera à la hauteur de vos espérances. Ninja Turtles : Teenage Years permet de passer un bon moment en famille ou entre amis. L’humour des quatre héros n’enlèvera rien à la réflexion sur l’adolescence et l’amitié.
par Sébastien Chabaud
