Clotilde Courau n’a pas un rôle facile. Elle incarne la Parisienne pressée, le monde occidental dans toute son aberration et il lui fallait jouer ça en quelques scènes seulement. Elle y est parvenue.
Bonne nouvelle ! La comédie française «Le médecin imaginaire» réalisée par Ahmed Hamidi et tournée au Maroc sera projetée dans nos salles obscures à partir du 27 avril. En effet, cette comédie parle de la mésaventure d’un DJ star au bord du burn-out, immobilisé au fin fond du Maroc. Suite à une mauvaise chute, et qui se voit confié aux soins d’un aide-soignant en devenir, malgré son redoublement consécutif aux examens de praticiens. «Alex, alias DJ Wethu, est une star du monde de la nuit. Au bord du burn-out, il enchaîne les concerts aux quatre coins de la planète. Jusqu’au jour où, en plein festival au Maroc, il fait une mauvaise chute et tombe de scène. Immobilisé sur place le temps de sa convalescence, il est placé sous la vigilance d’Abdel qui rêve de devenir aide-soignant. Le problème c’est qu’il ne l’est pas tout à fait. Une rencontre pour le moins inattendue», lit-on dans le synopsis.
Booder, Saadia Ladib, Alban Ivanov et d’autres
«Le médecin imaginaire » réunit en fait l’humoriste franco-marocain Mohammed Benyamna, alias Booder, l’actrice marocaine Saâdia Ladib et d’autres acteurs français dont notamment Alban Ivanov, Fatsah Bouyahmed, Clotilde Coureau ou Smaïn.
A propos de ce choix de figures, le réalisateur Ahmed Hamidi explique : «J’ai écrit pour Fatsah avec Fatsah. Alban est arrivé en cours d’écriture. Puis, j’ai construit le reste du casting autour d’eux. Envisager Smaïn en blédard associé à Booder, qui appartient à une autre génération, me faisait rire. Clotilde Courau n’a pas un rôle facile. Elle incarne la Parisienne pressée, le monde occidental dans toute son aberration et il lui fallait jouer ça en quelques scènes seulement. Elle y est parvenue. Rawan El Kadiri, je l’ai rencontrée par le biais d’un casting et je l’ai trouvée épatante. Tout comme Saâdia Ladib, qui joue la femme d’Abdel. Cette actrice est lumineuse et dégage énormément d’intensité, d’amour et de sensualité, sans être séductrice».
Village de Mirleft, décor de tournage
Cette comédie est le premier long métrage d’Ahmed Hamidi, connu en tant qu’auteur des Guignols pendant 10 ans, et coscénariste de films comme «Le Grand Bain» de Gilles Lellouche. À travers celle-ci, ce réalisateur a réussi à livrer une mise en scène simple, qui fasse la part belle aux personnages et au décor. «J’ai réussi à filmer le Maroc, le village de Mirleft, qui se situe au bord de la mer et apporte la lenteur dont a besoin Alex. Dans ce décor, on trouve l’essentiel : des maisons à taille humaine et des espaces pour se mettre à l’ombre. Les couleurs y sont chaudes». Et d’ajouter : «Avec mon chef-opérateur, Yannick Ressigeac, nous voulions transposer les couleurs du désert californien au Maroc. Souvent, dans les films tournés au Maroc, les couleurs sont assez saturées. Au contraire, je souhaitais une image plus claire, sans contrastes exagérés. Je voulais plus de blanc et de vert que de rouge puissant.
Ça me paraissait plus proche de la réalité, car souvent le cinéma renvoie une image caricaturale du bled». En effet, la lumière, les parfums et les sons de Mirleft ont été inspirants pour l’équipe de tournage. «Tout cela fait émerger des souvenirs d’enfance. Ces couleurs, ces odeurs, ces sons vous relient à votre instinct. Le son de ces mobylettes, de ces chiens qui aboient au milieu de la campagne marocaine nous ont fait penser à Kusturica, dont le cinéma est une référence pour Ahmed et moi. Lui sait faire naître des odeurs, des sonorités, du bon chaos, de l’action, des cris, de la vie ! Nous avions un appétit de spectacle avec ce film», indique Fatsah Bouyahmed, acteur et coscénariste.
