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Casa-Settat : Industrie, agriculture, tourisme, commerce de détail… Les recommandations des professionnels pour la relance

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Redémarrer l’économie de la région Casablanca-Settat dans la période post-Covid nécessite la mobilisation de toutes les parties prenantes et des propositions innovantes concrètes applicables dans l’immédiat.

L’objectif étant de surmonter les répercussions de la crise sur cette région qui constitue le cœur battant de l’économie nationale. C’est dans cette perspective que s’est tenue du 12 au 14 juin 2020 une rencontre à distance sous le thème «Quelles opportunités pour relancer l’économie régionale?» organisée par la Région Casablanca -Settat.

Quel est l’impact de la Covid-19 sur l’agroalimentaire et l’agriculture ? Comment le digital transformera l’éducation et favorisera le télétravail ? Comment repositionner l’offre sur le marché marocain ? Quelle opportunité de synergie inter-industrielle possible ? A quoi ressembleront les métiers d’offshore et les métiers de services post-Covid? Comment orienter l’offre touristique pour attirer et offrir des services adaptés au client marocain? À quoi ressemble le «commerce de détail moderne» post-Covid ? Autant de questions qui ont été abordées au cours de cette e-conférence. A l’issue de cette rencontre, une série de recommandations a été émise pour assurer la relance dans la région.

Agriculture : Créer un noyau régional dédié à la recherche scientifique

Dans le domaine de l’agriculture et l’agroalimentaire, il a été recommandé de stimuler la production locale et la demande en soutenant l’offre, appuyer l’export, et faciliter la fluidité au niveau du port de Casablanca, mettre à niveau la distribution et la chaîne du froid dans la région et renforcer les plates-formes de collaboration. Cette séance animée par Mohamed Fikrat, président de la Fédération interprofessionnelle de sucre (Fimasucre), président de la Zone industrielle de Ain Sbaâ (AZIAN), PDG de Cosumar, a également porté sur la nécessité de mettre la digitalisation au cœur de la transformation du secteur agricole et d’introduire le design thinking tout en créant un noyau dur régional dédié à la recherche scientifique, la formation et l’accompagnent.

Enseignement : Disponibilité de la data et création d’un fonds pour la formation

Animé par Zouheir Lakhdissi, directeur général de Dial Technologies, vice-président de Maroc Numeric Cluster, cet atelier s’est axé sur l’impératif de créer un observatoire régional de la donnée, la mise en place d’un lieu de type «Station F» (en France) qui regroupe tous les acteurs créatifs dans l’entrepreneuriat, de financer les infrastructures dans le domaine de la formation et mettre à la disposition de ceux qui le souhaitent des plates-formes de contenu pédagogique. Les intervenants ont aussi recommandé de créer au sein de la région des écoles : de coding à l’instar de «1337» ou une académie d’intelligence artificielle. Celle-ci peut être aussi itinérante. Il est également suggéré de créer un fonds pour financer la formation, notamment les personnes en situation de chômage. Par ailleurs, les professionnels recommandent de mettre en place un cadre juridique pour la formation alternée et accès aux stages (entre entreprises et universités).

Industrie : Défendre la marque Maroc

Du côté de l’industrie, Mohamed Bachiri, vice-président de la CGEM, président de la commission Innovation et développement industriel et président du groupe Maroc Industries, a dévoilé les recommandations développées lors de l’atelier réservé au secteur. Il en ressort la nécessité de nouer des partenariats entre Maroc Industries et les écoles d’ingénieurs de la région Casablanca-Settat pour développer la R&D industriels, créer un cluster R&D global industrie opérationnel au niveau de la région, développer le made in Morocco à travers le lancement d’une campagne de sensibilisation auprès du grand public pour la consommation des produits fabriqués local, développer le volet environnemental et énergies propres (recyclages des matières, développement des produits décarbonés), création d’une zone franche au niveau de la région à l’image de Tanger Free Zone et Kenitra Atlantic City. Les professionnels proposent aussi d’encourager la marque Maroc en créant une zone commerciale pilote avec des boutiques à louer aux industriels. Par ailleurs, il est recommandé de créer des zones industrielles pour les TPME (superficies de 400 à 500 mètres carrés), notamment pour accompagner le secteur informel à intégrer le secteur formel progressivement. Enfin, les professionnels appellent à impliquer les fédérations industrielles dans l’élaboration des PDR afin de créer un hub régional à Casablanca pour développer la maintenance des avions des compagnies africaines.

Offshoring :  Tirer le meilleur de la période passée

Le défi serait de capitaliser sur l’expérience tirée de la période passée et de favoriser un écosystème de promotion et d’accompagnement de ce secteur dans la région. Pour y parvenir, cet atelier animé par Saloua Karkri Belkeziz, présidente de GFI Afrique et membre de l’instance consultative Équité – Approche Genre, de la Région Casablanca-Setta, s’est penchée sur le développement des compétences par la formation dans les nouveaux métiers et la nécessité de mettre en place de centre d’excellence en matière d’intelligence artificielle au niveau de la région. Les professionnels demandent également d’améliorer l’accessibilité en termes de moyens de transport du personnel au niveau de Casa Nearshore et la participation de la région aux frais de télécommunications pour augmenter la compétitivité des entreprises opérant dans le secteur.

Hôtellerie & attractivité touristique : Miser sur le tourisme interne et vert  

Durement touché, le secteur de l’hôtellerie et du tourisme a été pendant près de trois mois en arrêt d’activité. Pour se relever de cette crise les professionnels ont fait état des principaux projets qui s’appuient sur les potentialités de la région et misent principalement sur le tourisme interne. Par ailleurs, il s’avère que le tourisme vert constitue une véritable opportunité à saisir. Lors de cette séance animée par Said Mouhid, directeur général du CRT de Casablanca-Settat et président de l’Observatoire du tourisme, plusieurs projets ont été mis en exergue pour développer ce nouveau segment de tourisme à l’exemple de la forêt de Benslimane, celle de Charrat Khatouate, Ain Sferjla, ou encore Oued Nfifikh. Il a été proposé d’aménager des circuits pédestres, aires de repos et pique-niques, circuits agrotouristiques de telle façon à répondre à la nouvelle demande des citadins. De son côté, Settat peut tirer profit des zones alentours des plans d’eau de barrages de Al Massira et Douarate pour la création d’espaces récréatifs, stations de sports nautiques et écolodges.

Commerce de détail : Réduire l’informel en appuyant les plates-formes de vente en ligne

Sur ce volet, l’atelier animé par Adil Lamnini, président de l’Association professionnelle des marques marocaines, appelle à renforcer les plates-formes de commerce de proximité en capitalisant sur les expériences existantes. Selon les professionnels, cela permettrait de gagner en sécurité, en hygiène, en accessibilité, en création de valeur locale et en encadrement fiscal et administratif. Ils appellent aussi à mettre en place un projet innovant et disruptif qui consiste à lancer un incubateur régional pour la promotion de l’entrepreneuriat et l’innovation.

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