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Finances publiques : Un premier semestre mitigé

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A fin juin, les recouvrements de l’impôt sur la société, hors acomptes, se sont élevés à 1,6 milliard de dirhams au moment où ils se situaient autour de 700 millions de dirhams au mois d’avril et 1 milliard de dirhams au mois de mai.

33 milliards de dirhams est la valeur des ressources du Fonds Covid-19 à fin juin 2020. Ce chiffre a été révélé par le ministère de l’économie et des finances dans sa publication relative à la situation des charges et ressources du Trésor (SCRT). Ce document statistique revient sur l’exécution des prévisions de la loi de Finances au titre des six premiers mois de l’année en cours. Un semestre marqué par le déclenchement de la crise sanitaire ayant engendré un arrêt temporaire de certains secteurs.

Le bilan arrêté au premier semestre de l’année fait ressortir une baisse des recettes ordinaires nettes des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux. Cette baisse est estimée à 12,7 milliards de dirhams comparé à la même période de l’année passée et ce sous l’effet du repli de 9,2 milliards de dirhams des recettes fiscales et de 2,7 milliards de dirhams des recettes non fiscales. Leur taux de réalisation s’établit à 42,6% contre 49% au premier semestre de l’année passée. «Hors IS, qui n’a pas été fondamentalement impacté en 2020, l’évolution des autres recettes fiscales, à fin juin, reflète l’impact de l’arrêt de l’activité et de la reprise progressive suite à la levée partielle du confinement décidée le 11 juin», peut-on lire dans ce document statistique. Et de poursuivre que «dans ce contexte, la baisse des recettes fiscales enregistrée au cours des mois d’avril et de mai commence à enregistrer des prémices d’atténuation».

A fin juin, les recouvrements de l’impôt sur la société, hors acomptes, se sont élevés à 1,6 milliard de dirhams au moment où ils se situaient autour de 700 millions de dirhams au mois d’avril et 1 milliard de dirhams au mois de mai. «Compte tenu des acomptes versés, les recettes de cet impôt se sont élevées à 9,2 milliards de dirhams en juin, dont près de 1 milliard de dirhams au titre du reliquat de l’acompte de mars versé par les entreprises qui avaient bénéficié du report du versement de cet acompte», explique le département des finances dans sa publication. Et de préciser que «sur le semestre, les recettes de l’IS se sont établies au même niveau constaté à fin juin 2019, soit 25,3 milliards de dirhams, enregistrant un taux de réalisation de 47,8%».

Impôts et taxes : La baisse s’atténue

Des prémices de l’atténuation de la baisse enregistrée sur les deux derniers mois ont été observées au niveau des autres impôts et taxes. Les recettes de l’impôt sur le revenu se sont améliorées de 384 millions de dirhams après des baisses respectives de 2,1 milliards de dirhams et 200 millions de dirhams en avril et mai. Le bilan semestriel fait ressortir une baisse de 1,5 milliard de dirhams comparé à la même période de l’année précédente, soit un taux de réalisation de 45,9%. La baisse des droits d’enregistrement et de timbre est revenue à 699 millions de dirhams après 589 millions de dirhams en avril et 850 millions de dirhams en mai. Leur baisse est estimée à 2,1 milliards de dirhams au 1er premier semestre de l’année affichant un taux de réalisation limité à 42,5%, contre 50,7% un an auparavant. De même, le rythme baissier des recettes de la TVA à l’importation a connu une atténuation sensible au cours du mois de juin. Il est passé d’un repli de 493 millions de dirhams à 1,2 milliard de dirhams au mois d’avril et à 1,3 milliard de dirhams au mois de mai. Les recettes de la TVA globale ont affiché au titre des six premiers mois une baisse de 10,6% et un taux de réalisation limité à 40,6%.

Les dépenses d’investissements en repli de 1,5 MMDH

Le document statistique fait ressortir par ailleurs une hausse des dépenses ordinaires à fin juin. Elles ont grimpé de près de 8 milliards de dirhams, soit une variation positive de 7,1%. Leur taux d’exécution a atteint les 50,2%. Les dépenses d’investissements ont fléchi de 4,5%, soit une contraction de près de 1,5 milliard de dirhams pour atteindre les 31,3 milliards de dirhams à fin juin.
Cette évolution correspond à un taux d’exécution de 44,5%.
En parallèle, un excédent de 15,1 milliards de dirhams des comptes spéciaux du Trésor, soit une hausse de 7,7 milliards de dirhams.
«Cette hausse s’explique principalement par l’excédent de 15,3 milliards de dirhams dégagé par le Fonds spécial de gestion de la pandémie Covid-19, les autres comptes spéciaux du Trésor ayant enregistré globalement un flux négatif de 146 millions de dirhams, contre un excédent de 7,4 milliards de dirhams un an auparavant», relève-t-on dans ce sens.

Un déficit budgétaire en nette aggravation

Le déficit budgétaire s’est nettement creusé durant les six premiers mois de l’année. A fin juin, le département des finances fait ressortir un solde ordinaire négatif de l’ordre de 12,9 milliards de dirhams, en amélioration de 4,2 milliards de dirhams comparé au mois de mai. Le déficit budgétaire s’est établi à 29,1 milliards de dirhams contre 25,5 milliards de dirhams à fin mai, soit une aggravation de 3,6 milliards de dirhams au seul mois de juin. Ce creusement tient compte des dépenses d’investissement et de l’excédent des Comptes spéciaux du Trésor y compris celui dégagé par le Fonds spécial de gestion de la Covid-19. Hormis l’excédent enregistré par le Fonds spécial, le déficit ressort à près de 44,4 milliards de dirhams, en aggravation de 27 milliards de dirhams comparé à la même période de l’année passée.

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