Economie

La France n’attend plus une croissance positive

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Christine Lagarde, la ministre de l’Economie, a reconnu lundi que l’objectif d’une croissance d’au moins 0,2% du Produit intérieur brut était hors de portée et que la France risquait de connaître une contraction de son économie pour la première fois depuis 1993. La Commission européenne et le Fonds monétaire international prévoient respectivement des contractions de 1,8 et 1,9% du PIB français en 2009, sur fond de récession généralisée dans la zone euro comme dans toutes les économies avancées.
Le gouvernement allemand a dès janvier révisé ses prévisions, tablant pour l’ensemble de 2009 sur une contraction de l’ordre de 2,25% qui serait sans précédent depuis 1945. «Je serais très étonnée qu’on ait une croissance positive en 2009», a reconnu Christine Lagarde dans le train qui emmenait le Premier ministre François Fillon et 20 membres du gouvernement à Lyon à un Conseil des ministres consacré au plan de relance. «On n’aura pas d’élan (en 2009), on aura au contraire des freins», a-t-elle expliqué. «Soyons raisonnables, tous les pays de la zone euro sont aux alentours de -2%, la Commission européenne nous met à -1,8, le FMI à -1,9, donc il ne faut pas se bercer d’illusions, il faut être réalistes et regarder les chiffres du quatrième trimestre. Je vous ferai des prévisions mi-février», a-t-elle ajouté. La statistique du PIB du quatrième trimestre sera publiée le 13 février, avec la première estimation de croissance pour tout 2008. La Banque de France estime à 1,1% la contraction du PIB sur les trois derniers mois de 2008, après une croissance modeste de 0,1% au troisième trimestre. Sur tout 2008, la croissance est prévue aux alentours de 0,7% après 2,2% en 2007. Une croissance négative en 2009 serait une première depuis 1993, quand le PIB s’était contracté de 0,9%.
La loi de Finances rectificative adoptée par le Parlement en janvier a été bâtie sur une hypothèse de croissance de 0,2%-0,5% qui, en haut de fourchette, équivalait à une prévision de déficit public à 3,1% du PIB en 2009. Le ministre du Budget Eric Woerth a depuis reconnu que le déficit serait de l’ordre de 4,4% du PIB, compte tenu de la baisse de la croissance et des recettes fiscales. Invitée auparavant de France 2, Christine Lagarde avait repris les estimations selon lesquelles les différentes mesures de soutien à l’activité représentaient 1,3 point sur le PIB. Parmi celles-ci figurent le plan de relance de 26 milliards d’euros dévoilé le 4 décembre mais aussi l’effet des plans des partenaires européens de la France et le jeu des stabilisateurs automatiques, qui dispensent le gouvernement de compenser la baisse des recettes fiscales par une augmentation des prélèvements obligatoires.
Christine Lagarde a rappelé que le plan «brise-crise» du gouvernement comportait le réamorçage des circuits du crédit et le financement des petites et moyennes entreprises en plus du plan de relance proprement dit. Celui-ci a été décliné en 1.000 projets concrets que le gouvernement dévoilera à Lyon. «On sera certainement en récession à un moment quelconque mais la vraie question c’est de savoir comment on en sort», a souligné Christine Lagarde sur France 2. 

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