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La région Tanger-Tétouan-Al Hoceima affiche ses ambitions

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Sa stratégie de développement 2022-2027 en préparation

La région Tanger-Tétouan-Al Hoceima veut renforcer sa position de locomotive de développement économique et social à l’échelle nationale. Actuellement, elle travaille sur sa nouvelle stratégie régionale de développement durable (2022-2027) en tenant compte de quatre piliers majeurs, à savoir le pilier social, le pilier économique, le pilier environnemental et le pilier culturel. Pour ce faire, il s’agit entre autres d’intégrer la vision stratégique et les orientations du schéma régional d’aménagement du territoire 2021-2046 et du programme régional pour l’emploi dans l’élaboration de l’actuel plan de développement régional 2022-2027.

Ce projet devra tenir compte des effets de la pandémie de Covid-19 sur le territoire de la région, son économie et sa société et donner la priorité aux projets à vocation économique, avec impacts social et environnemental positifs et importants. Il devra aussi identifier les chantiers économiques réalisables et définir les sous-stratégies, de mise en valeur du potentiel régional, déclinées en chantiers et dossiers/projets et définir les termes d’un futur contrat Etat-Région. Il s’agit aussi d’associer les différents acteurs territoriaux et sectoriels à travers une approche de convergence de projets pour allier les fins économiques aux fins sociales.

Accroître l’attractivité du territoire

Sur le seul volet économique, la région explique que le développement durable et soutenu, de l’ensemble de son territoire, passe par «le renforcement des dotations factorielles pour accroître l’attractivité du territoire vis-à-vis des ressources humaines qualifiées, des capitaux, de la technologie et du savoir». Pour qu’elle reste compétitive, il faut que son économie puisse générer «les externalités positives, en mesure de faire perdurer cette situation. Dans le même sens, la région est appelée à traiter et à repenser son économie actuelle, en rapport avec l’ensemble de son territoire, pour éviter les menaces générées par les externalités négatives d’une croissance non contrôlée», indique la région.

Partant de là, le Conseil de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima veut fonder sa stratégie économique sur plusieurs axes dont le développement des nouveaux métiers en rapport avec l’automobile, l’aéronautique, l’agroalimentaire, les produits pharmaceutiques, l’offshoring, la logistique, le high-tech, le numérique, le tourisme médical, tourisme culturel, tourisme sportif, le tourisme d’affaires ou encore le textile intelligent. Il espère se servir des effets d’agglomération, du cluster et de la spécialisation sectorielle au niveau territorial, comme éléments d’attractivité pour d’autres activités à la recherche d’externalités spatiales positives.

Les défis

Il faut dire que les enjeux d’avenir pour la région sont multiples. D’après la charte d’aménagement et développement territorial 2021-2046, «les projections démographiques pour 2046, selon un taux de croissance annuel moyen de 0,85%, indique que la population de la région passera de 3,8 millions d’habitants en 2014 à 5,03 millions en 2046, soit une augmentation de 1,23 million d’habitants d’ici 32 ans». Dans cette perspective, la population urbaine atteint 3,5 millions, contre 2,5 millions en 2020. Tanger à elle seule abritera 53% de la population. A cela s’ajoute le fait que les ménages urbains atteindront 96% des ménages de la région, ce qui augmentera les besoins en logement, en équipements et en services de base. «Cette situation exigera une intervention spéciale pour répondre aux besoins futurs de la région», souligne la même charte incluse dans le schéma régional d’aménagement du territoire de la région (SRAT).

Les ambitions de la région seraient d’atteindre un positionnement stratégique à l’horizon 2046 qui se réalisera en se plaçant au 3e rang en termes de création de la richesse (PIB) et réaliser un PIB de 745,3 milliards DH/an à la même échéance. Ce positionnement s’effectuera aussi en drainant des investissements à hauteur de 62,3 milliards DH comme moyenne annuelle pour la période 2021-2030 et 171,1 milliards DH/an comme moyenne pour la période 2030-2046.
Au niveau de l’emploi, la région vise à créer au moins 25.000 emplois/an comme moyenne pour la période 2021-2030 et 61.400 emplois comme moyenne pour la période 2030-2046 et faire baisser le taux de la pauvreté de 9,7% à moins de 5% pour l’ensemble de la région en urbain et rural à l’horizon de 2030. A partir de 2025, les objectifs ciblés visent à faire passer le taux de chômage à moins de 5%. Au total, le SRAT compte 376 projets d’un coût global estimatif de 291 milliards de dirhams mobilisables sur 25 ans, soit 11,66 milliards de dirhams chaque année.

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