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SIAM 2019, une édition bilan de 10 années de révolution agricole

© D.R

Inauguré officiellement par SAR le Prince Héritier Moulay El Hassan le mardi 16 avril

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Le bilan d’étape est dévoilé témoignant d’une performance agricole indéniable. Ceci se traduit par un PIB agricole de l’ordre de 125 MMDH, en amélioration de 60 % par rapport à 2008 et une valeur ajoutée agricole additionnelle de l’ordre de 47 MMDH.

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Meknès vibre au rythme de l’agriculture. Le site de Sahrij Souani connaît une forte affluence de l’ensemble des acteurs du secteur et grand public qui sont venus nombreux découvrir les nouveautés de la 14ème édition du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM). La grand-messe de l’agriculture a démarré officiellement mardi 16 avril. Le coup d’envoi a été donné par Son Altesse Royale le Prince Héritier Moulay El Hassan qui a visité les différents pôles du salon et a procédé par la même occasion à la remise des signes distinctifs d’origine et de qualité à quatre agriculteurs producteurs de dattes, de noix et de figues. L’inauguration princière de la plus grande ferme du Maroc et de l’Afrique démontre clairement l’importance stratégique que revêt l’agriculture en tant que vecteur de richesse et de croissance.

Un rôle qui a été consolidé tout au long de ces dernières années et ce grâce aux attributions du Plan Maroc Vert, une stratégie inclusive et intégrée ayant permis d’instaurer un nouvel ordre agraire au Maroc. Cette 14ème édition du SIAM a un goût particulier dans la mesure où elle coïncide avec la fin du 1er acte du Plan Maroc Vert et l’élaboration d’une nouvelle vision agricole pour le prochain cap. La réflexion est actuellement engagée pour la définition d’une nouvelle agriculture conformément aux Hautes orientations royales visant à «favoriser l’émergence d’une classe moyenne agricole, d’en consolider l’ossature pour qu’en définitive, elle puisse exercer sa double vocation de facteur d’équilibre et de levier de développement socio-économique». L’atteinte de ces objectifs nécessite, entre autres, la consolidation des acquis du Plan Maroc Vert. Le bilan d’étape est dévoilé témoignant d’une performance agricole indéniable.

Ceci se traduit par un Produit intérieur brut agricole de l’ordre de 125 milliards de dirhams, en amélioration de 60 % par rapport à 2008, et une valeur ajoutée agricole additionnelle de l’ordre de 47 milliards de dirhams. Le Plan Maroc Vert a, en effet, contribué à la croissance économique avec un taux moyen annuel de 5,25% contre 3,8%. La stratégie a amélioré la résilience du secteur, et ce grâce aux efforts consentis en matière de sécurisation des ressources hydriques à travers l’extension et la modernisation de l’irrigation ou encore en matière de diversification et à la reconversion des systèmes de cultures traditionnelles en cultures compétitives. Le Plan Maroc Vert a eu un effet de levier important pour intensifier l’investissement public et privé dans le secteur. L’investissement cumulé sur la période 2008-2018 s’est établi autour de 108 milliards de dirhams dont 62% générés par le privé (67 milliards de dirhams) et 38% par le public (41 milliards de dirhams). Il est à noter que les petits et moyens agriculteurs sont les principaux bénéficiaires du Plan Maroc Vert. 80% des incitations publiques leur ont été accordées. Les 43 milliards de dirhams des crédits du Plan ont concerné des programmes et interventions en faveur de plus de 2,6 millions de petits et moyens agriculteurs. Les principaux axes ont concerné l’amélioration génétique du cheptel, l’encadrement sanitaire et vétérinaire, le conseil agricole, l’assurance agricole, les aménagements hydro-agricoles, l’agriculture solidaire, l’agrégation agricole et les facteurs de production. L’impact socio-économique est prépondérant.

La stratégie a engendré une augmentation notable du revenu en milieu rural qui s’est renforcé de 66% sur la période 2008-2018. A cet effet, le revenu par habitant est passé de 5.700 dirhams par an au démarrage du Plan Maroc Vert à 9.500 dirhams en 2018. Au total, environ 350.000 équivalents emplois agricoles ont été créés durant ces dix dernières années dont 63% en filières animales (+86.000 emplois) et 37% en filières végétales (80.000 emplois dans l’olivier, 28.000 dans les agrumes et 22.000 dans les cultures fourragères). S’agissant des grands programmes engagés, l’aménagement hydro-agricole a généré 67.000 emplois contre 21.000 emplois pour les projets d’agriculture solidaire et 42.000 emplois pour les projets autour des terres de l’État découlant du partenariat public-privé.

Le Plan Maroc Vert a joué un rôle important dans l’insertion professionnelles. Des filières et programmes de formation ont été orientés vers les besoins en compétences du Plan Maroc Vert couvrant toutes les chaînes de valeur des filières. L’enseignement supérieur agricole a formé 4.234 lauréats entre 2009-2018 dont : 521 médecins vétérinaires, 566 ingénieurs topographes, 460 ingénieurs en industries agricoles et alimentaires, 1.503 ingénieurs agronomes, 280 ingénieurs des eaux et forêts, 422 ingénieurs en génie rural et 282 ingénieurs horticoles. De même, 64.500 lauréats ont été promus de la formation professionnelle agricole dont 18.500 en formation initiale portant sur 36 métiers et 46.000 en formation par apprentissage (production végétale, production animale, commercialisation et conditionnement, mécanique agricole, équipement rural, topographie, pépiniériste, foresterie).

La donne environnementale n’a pas été omise de la vision agricole, 3 milliards de dirhams ont été mobilisés annuellement pour le développement de projets agricoles solidaires inclusifs intégrant des mesures d’adaptation aux changements climatiques. La plantation de près de 450.000 hectares dans le cadre des contrats programmes de la filière oléicole, agrumicole, phœnicicole et arboricole a eu un impact positif en termes d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre. Les 12 millions d’arbres plantés chaque année ont permis une séquestration annuelle de plus de 8 millions de tonnes de CO2 par le verger agricole total dont 2,4 millions de tonnes de CO2 séquestrés par les plantations réalisées, entre 2008 et 2018, dans le cadre du Plan Maroc Vert. La compensation monétaire potentielle sur le marché du carbone est estimée à 2,2 milliards DH pour le total verger agricole. De même, le Plan Maroc Vert a fait du foncier agricole un levier de développement du secteur.

Le dispositif est venu appuyer la politique de l’État dans le domaine de l’aménagement et de l’espace agricole faisant ainsi du remembrement un instrument d’aménagement du foncier et d’amélioration de sa productivité. La superficie globale concernant ce volet s’élève à 147.000 hectares dont 83.000 hectares homologués tandis que 62.000 hectares sont en cours. La stratégie a, aussi, contribué à accélérer la melkisation des terres collectives situées dans le périmètre irrigué, notamment à travers l’exonération des terres collectives des droits d’immatriculation. La superficie concernée s’élève à 376.000 hectares. Le département de l’agriculture recense dans ce sens 6.798 titres fonciers en cours. Par ailleurs, le Plan Maroc Vert a fait de l’immatriculation foncière un instrument de protection de la propriété et sa sécurisation. On note dans ce sens 719.635 titres fonciers sur la période du Plan Maroc Vert, soit une superficie immatriculée de 10.291.933 hectares contre 3.089.700 hectares sur la période 1915-2007. Pour ce qui est de la régularisation des terres de la réforme agraire, la distribution a concerné 303.000 hectares de terres du domaine privé de l’Etat à 20.805 petits agriculteurs.

Les certificats de mainlevée délivrés entre 2008-2018 dépassent les 9.400 certificats contre 1.600 certificats avant le Plan Maroc Vert.

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10 ans de réformes juridiques et institutionnelles

La dernière décennie a connu une forte dynamique sur le plan normatif. Au total, 4.585 textes juridiques ont vu le jour tout au long du Plan Maroc Vert contre 2.797 entre 1998-2007, soit une production normative multipliée par 1,6. Ainsi, le secteur de l’agriculture a connu 10 ans de réformes juridiques et institutionnelles venant renforcer l’arsenal juridique de la mise en œuvre du Plan Maroc Vert. 4 domaines de réformes ont été identifiés en vue de garantir une agriculture moderne, durable et plurielle, intégrée dans l’économie nationale et internationale.

S’agissant des réformes institutionnelles et de gouvernance, 10 lois, 19 décrets et 55 arrêtés ont été élaborés. Ces dispositifs ont concerné la réorganisation du département de l’agriculture notamment au niveau de son administration centrale et déconcentrée. Ces réformes ont porté par ailleurs sur la création de nouveaux établissements, la responsabilisation et implication des acteurs dans la gouvernance du secteur et développement du partenariat public-privé ainsi que le renforcement des instruments de gouvernance de pilotage et d’exécution.

S’agissant de l’incitation à l’investissement agricole, 13 décrets et 84 arrêtés ont été promulgués. Pour ce qui est de la sécurité sanitaire et contrôles de produits agricoles et alimentaires, 2 lois, 26 décrets et 1.188 arrêtés ont été institués. De même, 2 lois ont vu le jour concernant l’aménagement de l’espace agricole et la réforme des statuts fonciers agricoles en parallèle à 13 décrets et 2.804 arrêtés. 6 lois, 15 décrets et 151 arrêtés ont été élaborés dans le cadre du développement des filières de production agricole.

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