Quand le Maroc a tapé sur la table pour exiger la révision de son accord de libre-échange avec la Turquie, il ne faisait en somme qu’activer un droit qui lui est accordé en vertu des textes mêmes dudit accord.
Le Maroc n’a fait qu’appliquer à la lettre des dispositions qui avaient été convenues bien à l’avance par les deux partenaires. Les différends étant naturellement inhérents à toute relation contractuelle, y compris entre États, tous les accords, notamment ceux à caractère économique et commercial, consacrent bien à l’avance des chapitres entiers aux dispositions et procédures à suivre pour régler les litiges dans le respect des intérêts mutuels. De la même manière, les accords sont évolutifs et prévoient, de la même manière que pour les litiges, des instruments légaux pour changer, améliorer ou tout simplement adapter les textes au gré des contextes et des nouvelles réalités.
Il ne s’agit pas seulement de prendre en considération les évolutions conjoncturelles mais aussi et surtout les transformations structurelles et institutionnelles que connaissent les pays eux-mêmes.
Le Maroc qui a signé en 2004 l’accord avec la Turquie est différent de celui de 2022. Son économie s’est transformée et continue encore, sa force de frappe et ses atouts aussi. Mais dans tout cela, le Maroc a su prouver aussi et à maintes reprises à ses partenaires, et non des moindres, qu’il est un allié fiable, crédible et loyal avec les pays qui partagent les valeurs universelles d’entraide, de respect mutuel, de justice et de légalité.