Les derniers chiffres de la fonction publique indiquent que le salaire mensuel moyen d’un fonctionnaire atteint actuellement quelque 8.200 DH.
En même temps, et selon les dernières statistiques disponibles de la CNSS arrêtées à fin 2020, les entreprises auraient déclaré une masse salariale globale de près de 150 milliards DH pour un nombre total de salariés de 3,31 millions, soit un salaire mensuel moyen calculé de 3.700 DH, donc moins que la moitié de celui des fonctionnaires. Beaucoup verraient dans ce décalage plus une anomalie voire un dysfonctionnement de l’administration marocaine qu’une sous-évaluation salariale dans le secteur privé.
Pourtant, et au moment où le Maroc a besoin plus que jamais d’une administration performante, efficace et en mesure de relever les défis à venir des réformes et politiques publiques, une politique salariale plus rémunératrice n’est pas aussi anormale qu’on pourrait le croire. La performance suppose des ressources de qualité et donc des profils et des compétences hautement qualifiés. Or pour les recruter et surtout les fidéliser, quoi de plus normal que l’argument du niveau des salaires.
Et même avec ça, l’administration marocaine aura toujours un autre handicap de taille : les effectifs. Car là aussi une autre fausse vérité largement répandue voudrait que les fonctionnaires soient en surnombre au Maroc. C’est même tout le contraire !