Éditorial

Les Américains, selon les fuites de WikiLeaks, semblent s’être fait une religion depuis longtemps sur l’affaire du Sahara. Nos amis  d’El Pais, nous l’avons dit, ont essayé de masquer ce fait. Nous les laissons à leur conscience. Que dit ce câble ?  Il note, pertinemment, que si le fait national sahraoui était authentique, la revendication du Polisario engloberait le Sahara algérien et mauritanien. Or ce n’est pas le cas. Exit donc le fait national et reste uniquement la volonté d’Alger de nuire à son voisin de l’Ouest. C’est plus une rivalité géopolitique qu’un mouvement national. On le savait. Le reste du monde le sait, aussi, maintenant. Deuxième point. L’amélioration des droits de l’Homme dans les provinces du Sud. C’est une réalité supérieure même à la moyenne nationale — à comparer avec le niveau atteint par nos voisins — contrairement à ce qu’avance la propagande du DRS algérien. Les séparatistes trouvent, même ici, un domaine où ils peuvent faire avancer leur cause. Troisième point. La compétition politique dans les provinces du Sud est réelle. L’appel au boycott du Polisario n’y fait rien. Une vraie mobilisation politique — grâce notamment à l’activisme de la famille istiqlalienne Ould Errachid —  qui fait dire aux Américains qu’aujourd’hui les tenants de l’autonomie sont majoritaires. Dernier point et non des moindres. Le niveau d’équipement, les infrastructures et les prestations sociales sont plus que corrects au Sahara. Peut-être, même, à notre sens, mieux qu’à Benguerir. L’on voit bien que les fils de la  querelle que l’on nous inflige depuis trente ans sont noués à Alger. C’est là-bas qu’il faut les dénouer. Tout le monde, à présent, est d’accord. Même Bouteflika.