Entretien avec Soukaina Ouaddar, cavalière marocaine: «Mon objectif représenter dignement mon pays mon club et toute mon équipe»

Ambition. 
À l’occasion de la première étape de la 14 ème édition du Morocco Royal Tour à Tétouan, Soukaina Ouaddar, cavalière marocaine, revient sur sa participation. Passionnée depuis son enfance par l’équitation, elle s’affirme aujourd’hui sur la scène nationale et internationale en participant une nouvelle fois au Morocco Royal Tour. Avec son cheval, elle forme un duo complice et ambitieux, prêt à relever les défis que propose ce circuit prestigieux.

ALM : Comment décririez-vous l’ambiance qui règne ici au Morocco Royal Tour de Tétouan ?
Soukaina Ouaddar : L’ambiance est exceptionnelle. On ressent à la fois l’exigence d’un rendez-vous sportif international et la chaleur particulière de l’accueil marocain. Ici à Tetouan, le public est passionné, il soutient chaque cavalier et cela crée une énergie incroyable sur la piste.

En quoi cette étape de Tétouan se distingue-t-elle des autres concours auxquels vous avez déjà participé ?
Le concours de La Hipica est l’un de mes concours préférés, nous avons déjà la chance de concourir dans ce merveilleux cadre lors des concours nationaux organisés par la FRMSE. Cette année, le concours s’est déroulé au mois d’avril et je n’ai pas pu participer à cause d’une blessure alors j’avais vraiment hâte de revenir à Tétouan avec mon nouveau cheval, Colibri de Hus Z, qui n’a jamais sauté sur cette piste. D’autant plus que le MRT, c’est le rendez-vous de l’année pour nous, cavaliers marocains. C’est un honneur de porter les couleurs de son pays.

Quels souvenirs garderez-vous de cette étape de Tétouan ?
Sportivement, c’est nouveau pour le couple que je forme avec mon cheval, car nous n’avons pas fait beaucoup d’épreuves à ce niveau et des parcours techniques comme ceux proposés par Cedric Longis, un chef de piste international de haut niveau. Le fait d’avoir réalisé deux parcours sans faute et d’être classée 6ème sur notre toute première 1m35 me réjouit fortement. Au-delà du sport, ce qui me marque, c’est l’atmosphère. Monter dans un lieu aussi prestigieux, devant un public aussi enthousiaste laisse forcément une empreinte particulière.

Pouvez-vous nous parler de votre cheval et de la complicité que vous partagez avec lui?
Je monte Colibri depuis moins d’un an, c’est un véritable coup de cœur et au fil du temps c’est devenu mon cheval de tête. On a terminé 7ème du Championnat du Maroc Senior Intermédiaire en juillet et on a fait pas mal de classements à l’international lors de notre tournée en février au Sunshine Tour en Espagne. Mon cheval est très grand et long et moi, petite et fine, on est un peu les opposés mais il est tellement généreux et veut toujours donner le meilleur de lui-même à chaque parcours, c’est une réelle chance de l’avoir dans mon piquet de chevaux. Cette complicité me permet d’aborder les parcours avec sérénité. Je tiens d’ailleurs à remercier tout mon entourage pour avoir mis Colibri sur mon chemin, mes parents pour leur soutien, Farid Amanzar, mon coach qui a trouvé Colibri et Hamid, mon groom qui s’en occupe comme si c’était un de ses enfants.

Quels étaient vos objectifs en venant ici et estimez-vous les avoir atteints ?
Donner le meilleur de moi-même, représenter dignement mon pays, mon club et toute mon équipe.

Quelles sont vos ambitions pour les prochaines étapes du Morocco Royal Tour ?
Mon ambition est de continuer à progresser avec Colibri, donner le meilleur de nous-mêmes et représenter dignement le Maroc. J’aimerais remporter (au moins) une épreuve lors du MRT 2025 inchallah.

Quelle place occupe le Morocco Royal Tour dans votre saison sportive ?
Le MRT est l’un des objectifs principaux de la plupart des cavaliers nationaux, si on y participe c’est qu’on a mérité notre place au cours de l’année. Je suis fière d’avoir été sélectionnée pour représenter mon pays.

Comment vous préparez-vous mentalement avant d’entrer en piste dans une compétition de ce niveau ?
La préparation mentale est essentielle, mon rituel avant d’entrer en piste c’est la visualisation positive. Me remémorer le parcours, avec toutes les informations techniques que j’ai prises pendant la reconnaissance et de m’imaginer le parcours parfait que je voudrais réaliser.

Quels sont les aspects de la compétition qui vous motivent le plus ?
Ce qui me motive le plus, c’est le dépassement de soi. Chaque parcours est un nouveau défi et l’adrénaline avant de rentrer en piste est unique. Mais au MRT, on a la chance d’avoir un plateau de cavaliers de haut niveau alors j’aime regarder la façon dont chaque grand nom du sport s’échauffe, les rituels qui sont mis en place et enfin le parcours de chacun. Je pense qu’on en apprend beaucoup en regardant le système établi par les cavaliers et leurs équipes.

Comment vivez-vous les journées de compétition, entre entraînements et temps de repos?
Pendant le MRT c’est différent pour moi, en plus d’être cavalière j’ai une autre casquette, celle d’être responsable communication de l’évènement. De ce fait, je suis le plus souvent en salle de presse ou autour des journalistes. Mais pour moi c’est une qualité, car je n’ai pas le temps d’appréhender ou de laisser le stress m’emporter. J’ai une organisation qui fonctionne et cela me permet de pouvoir monter à cheval sans trop réfléchir et surtout de passer un bon moment. J’aimerais remercier la FRMSE et sa présidence, Charif Moulay Abdallah Alaoui, qui me permet de continuer d’évoluer sportivement.

Quelle importance accordez-vous au public et à l’ambiance lors des concours ?
Le public apporte une énergie incroyable. Cette atmosphère rend l’expérience plus intense et plus motivante.

Quels conseils aimeriez-vous transmettre aux jeunes cavaliers marocains qui rêvent de suivre vos traces ?
Je leur dirais de toujours placer le cheval au centre et de ne jamais perdre confiance. Comme me le répète mon père, Abdelkebir Ouaddar, avec du travail, de la rigueur et beaucoup de respect pour son partenaire, les rêves deviennent accessibles.