Sans pitié, ces deux jeunes hommes qui comparaissent devant la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca ont agressé plusieurs victimes au couteau. Seulement, ils nient tout en bloc.
Ils nient catégoriquement avoir agressé quiconque. Ayant le même âge, vingt-trois ans, chacun d’eux a déjà purgé une peine d’emprisonnement de quatre mois ferme pour vol simple. En effet, tous deux sont nés et ont grandi au même quartier, Lalla Meriem. Ils ont même fréquenté la même école primaire et le même collège. Leur parcours scolaire s’est arrêté là. Et c’était la rue qui leur a ouvert grands les bras et c’est là qu’ils ont appris à consommer toute sorte de drogues et à picoler. Ensuite, ils se sont jetés dans le monde de la criminalité pour qu’ils finissent en prison. En la quittant, ils ont repris de plus belle leur activité criminelle.
«Non, M. le président, quand j’ai quitté la prison, j’ai commencé à faire du commerce», déclare l’un des deux malfrats à la Cour. Sans vergogne, il accuse la police d’avoir «imaginé» des plaintes.
Son ami confirme ses dires tout en ajoutant qu’il s’est repenti.
Toutefois, en recourant à leurs déclarations consignées dans les procès-verbaux de leurs auditions, on apprend qu’ils ont avoué leurs crimes, ils ont même énuméré leurs victimes. De plus, ces dernières les ont reconnus.
L’une d’elles qui a été tabassée par les deux voyous a raconté à la Cour lorsqu’elle venait de quitter le café où elle se trouvait avec ses amis elle s’est retrouvée face à face avec les deux malfaiteurs. Armés de couteaux, ils lui ont ordonné de se tenir debout sans bouger. Dès que l’un d’eux a commencé à fouiller les poches de son pantalon, le jeune homme a manifesté une résistance et a réussi à lui donner un coup de poing. Perturbé, l’autre malfrat lui a asséné un coup de couteau au bras droit puis tous les deux ont pris la fuite. La victime s’est rendue au service des urgences de l’hôpital pour se soigner et après elle a porté plainte. Aussitôt, les éléments de la police judiciaire se sont lancés à la recherche des mis en cause. Douze heures plus tard, ils ont été mis hors d’état de nuire. D’autres victimes ont présenté leurs témoignages. Ils ont tous été agressés par les deux jeunes malfrats.
Après les délibérations, la Cour a condamné chacun d’eux à cinq ans de réclusion criminelle.
