Ce jeune drogué, repris de justice, se tourne pour la énième fois vers son père pour qu’il lui donne de quoi se procurer sa dose quotidienne. Harassé, celui-ci refuse cette fois-ci. Plus encore, il lui dit qu’il ne lui donnera plus le moindre sou, ce qui le rend fou furieux.
«Je n’avais pas l’intention de le tuer, M. le président», déclare ce jeune homme devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca. Le président de la Cour qui se retient à peine le dévisage avant de lui lancer : «Et tu voulais faire quoi ? Seulement le frapper, n’est-ce pas ? Comment peut-on violenter son père ? ». Le mis en cause, âgé de vingt-six ans, baisse la tête tout en gardant le silence. Certes, difficile de concevoir qu’un père ou une mère soit tué par son fils. Mais la consommation de la drogue est pour beaucoup dans ce terrible constat. En effet, ce jeune homme qui a quitté très tôt les bancs de l’école a plongé dans l’enfer de la drogue. Une addiction qui l’a poussé à entrer dans le monde de la criminalité en commettant des agressions au couteau. Ce qui lui a valu huit mois de prison ferme. Toutefois, assure-t-il à la Cour, il n’avait pas l’intention de retourner en prison, c’est pour cela qu’il a renoncé aux agressions. Mais il ne pouvait pas passer sa journée sans fumer deux ou trois joints. Il se rabattait sur son père pour se procurer l’argent nécessaire. Lassé, son géniteur ne voulait plus lui donner le moindre sou. Il n’arrêtait pas de lui dire d’aller chercher du travail.
«Personne ne veut recruter un repris de justice, M. le président», argue-t-il tout en ajoutant qu’il ne voulait pas vendre du haschich pour qu’il ne soit pas arrêté une fois encore.
Et le président de lui faire remarquer : «Voilà que tu es en prison avec un crime plus lourd que le trafic de drogue».
Les choses sont allées très vite ce matin-là. Le jeune drogué demande, pour la énième fois à son père, l’argent nécessaire pour acheter sa dose. Cette fois-ci il refuse et lui dit qu’il ne lui donnera plus le moindre sou. Ce qui a le don de sortir le fils de ses gonds. Aussitôt, il lui donne un violent coup de poing. Il perd l’équilibre et en tombant il se cogne la tête. Le sang coule… il ne tarde pas à rendre l’âme. Le mis en cause ne quitte pas la scène du crime et attend l’arrivée de la police.
Verdict : vingt-cinq ans de réclusion criminelle.
