Dès le premier mot prononcé par le président, à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, ce jeune homme poursuivi en état d’arrestation pour viol et coups et blessures avec arme blanche, nie tout en bloc.
La victime, une jeune fille, âgée de vingt-et-un ans, fond en larmes. Le président attend qu’elle se calme pour reprendre l’examen de l’affaire. Toutefois, le mis en cause, un jeune homme de vingt-quatre ans, repris de justice pour vol qualifié et trafic de drogue, n’hésite pas à continuer à clamer son innocence tout en affirmant que la victime était sa maîtresse et qu’elle a l’intention de le jeter derrière les barreaux parce qu’il a refusé de l’épouser.
Mais la victime, employée de son état, précise lors de son témoignage qu’elle n’a jamais entretenu de relation avec lui, elle ne parlait jamais à ses voisins du quartier, bref elle entrait et sortait de chez elle sans même se retourner. Effectivement, trois témoins attestent que la victime jouit d’une bonne réputation et qu’elle ne fréquente personne au quartier. Quant au mis en cause ils affirment que c’est un drogué qui a un sale caractère surtout quand il ingurgite des comprimés psychotropes. La victime qui semble avoir retrouvé son calme affirme que le mis en cause lui a coupé le chemin alors qu’elle retournait de son emploi.
Sous la menace d’un couteau, il lui a ordonné de ne dire le moindre mot, ni de crier à l’aide. Il l’a obligée à l’accompagner dans un domicile situé au quartier Lalla Meriem pour abuser d’elle toute une nuit avant de la relâcher dans un état lamentable. Mais le mis en cause signe et persiste. Il assure qu’elle l’a accompagné de son plein gré… Une prétention qui n’a nullement convaincu la Cour surtout que les témoignages étaient accablants. Jugé coupable, il a été condamné à dix ans de réclusion criminelle.
