Pour avortement illégal, une gérante d’un salon arrêtée, sa sœur est en fuite

Cette gérante d’un salon de coiffure et sa sœur se remplissaient les poches en rendant «service» aux femmes n’ayant pas l’intention de garder le bébé. Elles les aidaient à avorter illégalement.

Dans la région de Lahraouiyine située au sud-est de la ville de Casablanca et qui relève de la province de Médiouna, les éléments de la gendarmerie royale ont arrêté la gérante d’un salon de coiffure, reprise de justice. Sa sœur, également reprise de justice, est en fuite et fait actuellement l’objet d’une note de recherche à l’échelle nationale.
En effet, l’affaire a éclaté lorsqu’un jeune homme qui rêvait de devenir père s’est rendu chez les gendarmes pour porter plainte contre sa propre femme et la gérante d’un salon de coiffure pour avoir avorté son rêve. Dès qu’elle a appris qu’elle était enceinte, son épouse est allée avorter contre son gré en recourant à cette gérante. Convoquée et soumise aux interrogatoires, son épouse a avoué avoir mis fin à sa grossesse avec l’aide de cette gérante de salon de coiffure. Celle-ci lui a donné trois pilules contre une somme de mille dirhams. Mais, pourquoi a-t-elle recouru à l’avortement et privé son mari d’être père ? Pour justifier son acte, elle a expliqué aux enquêteurs que son mari souffrait d’un cancer et que sa situation matérielle ne lui permettait pas, après son décès, de prendre soin de cet enfant. Bref, elle ne voulait pas que son fils souffre après la mort de son père, a-t-elle précisé. C’est ainsi qu’elle a recouru aux services de cette gérante qui l’a aidée facilement.
Une seconde plainte a été déposée par un père de famille qui ne savait plus à quel saint se vouer en voyant sa femme entre la vie et la mort à la suite d’une hémorragie. Cet homme a expliqué aux limiers que son épouse souffrait d’une anémie aiguë qui ne lui permettait pas de mettre au monde un enfant. Mais, il semble que ni lui ni elle n’ont pris leurs précautions lors d’un acte sexuel et elle est tombée enceinte. A l’insu de son mari, elle a recouru à une jeune femme qui n’est autre que la sœur de la gérante du salon de coiffure. Avec un appareil spécial et contre une somme de 500 DH, elle l’a fait avorter. La femme a rebroussé chemin. Toutefois, en rentrant à la maison, les saignements n’ont pas cessé. Heureusement que l’on a pu stopper l’hémorragie.
Les enquêteurs de la gendarmerie royale ont effectué aussitôt des perquisitions dans les deux appartements des deux sœurs. Plusieurs pilules et des appareils spéciaux pour l’avortement ont été saisis. L’enquête a révélé que les deux sœurs avaient comme clientes aussi bien les femmes mariées que les prostituées et les mineures qui tombaient enceintes et voulaient interrompre la grossesse.
La gérante a été traduite devant le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Casablanca qui l’a maintenue en détention préventive alors que sa sœur est activement recherchée.