Nous sommes au douar Skoura relevant de la région de Sidi Bou Othmane, située à trente-deux kilomètres au nord de la ville de Marrakech sur la route nationale n°9.
Dans cette région qui dépend de la province de Rhamna, devant les regards hagards des habitants, les éléments de la gendarmerie royale sont venus d’arriver, le soir du dimanche 1er mai, c’est-à-dire la veille de l’Aïd Al Fitr, pour reconstituer le double meurtre d’une mère et de son bébé de neuf mois, une affaire qui remonte à dix ans. Les deux mis en cause ont été traduits le même jour devant le parquet général près la Cour d’appel de Marrakech.
En effet, c’est par un pur hasard que le premier mis en cause impliqué dans cette affaire a été identifié. Une simple mesure d’identification par les empreintes digitales des détenus qui purge leurs peines à la prison d’Essaouira était suffisante pour que l’affaire soit tirée au clair.
Car les empreintes digitales d’un détenu pour trafic de drogue étaient identiques à celles prélevées non loin d’un puits dans lequel le mis en cause s’est débarrassé du corps du nourrisson après l’avoir tué. En l’interrogeant sur ce double crime, ce détenu de trente-huit ans a craché facilement le morceau comme s’il attendait l’occasion pour se débarrasser du fardeau qu’il portait sur ses épaules depuis dix ans. Il a avoué aux enquêteurs de la gendarmerie royale qui se sont dépêchés sur la prison d’Essaouira que vers la nuit, il a appris que l’époux de la défunte, en décembre 2009, venait de vendre la récolte d’oliviers.
Il a décidé de mettre la main sur cet argent. En compagnie de son complice, il a pénétré, la nuit, au domicile de la victime. Sans pitié il a liquidé l’épouse et son bébé et s’est emparé d’une somme de
7.000 DH avant de disparaître. Son complice, âgé de trente-et-un ans, a également été arrêté.
