Un meurtrier récidiviste écope de 20 ans de réclusion criminelle

Lors d’une soirée bien arrosée, un malentendu qui a éclaté à la suite d’une tentative de vol d’un morceau de haschich a fini tragiquement.

Ce n’est pas la première fois que ce quadragénaire comparaît devant les magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca pour meurtre. Il y a vingt ans, à la même salle d’audience, la Cour l’a jugé coupable pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner et l’a condamné à douze ans de réclusion criminelle après avoir bénéficié des circonstances atténuantes. Et le voilà, à son quarante-troisième printemps, qui se tient pour la seconde fois au box des accusés poursuivi pour homicide involontaire. Il tente de se disculper. Seulement, les témoins qui ont assisté à la scène confirment devant la Cour qu’il est bel et bien l’auteur de ce crime qui a coûté la vie à un jeune homme, âgé de vingt-huit ans. Tous les deux se soûlaient lorsqu’un malentendu a brumé leur soirée. «Je ne l’ai pas tabassé M. le président», affirme-t-il devant les trois magistrats de la Cour. Toutefois, le veilleur de nuit confirme le contraire. «Je n’ai aucune idée sur l’objet de leur bagarre. J’ai juste vu Mohamed qui rouait Mourad de coups de bâton. Ce dernier demandait de l’aide avant de s’effondrer et tomber par terre. J’ai essayé de l’aider à boire de l’eau. Mais il avait perdu connaissance», déclare le veilleur de nuit à la Cour.
En recourant au procès-verbal dressé par les éléments de la police judiciaire relevant du district de Sidi Othman, on apprend que le mis en cause avait déclaré aux enquêteurs qu’ils se soûlaient et se droguaient lorsque Mourad a tenté de lui subtiliser un morceau de haschich. Le mis en cause l’a remarqué lorsqu’il a essayé de le dissimuler dans la poche de sa veste. Il est intervenu pour l’en empêcher. Et c’était le début du malentendu qui a commencé par des injures. «C’est lui qui a commencé à m’insulter et me traiter de cupide», affirme le mis en cause devant les magistrats.
Toujours selon les déclarations du mis en cause consignées dans le PV de son audition, il a rapidement perdu le contrôle de ses nerfs. Il a pris un bâton et lui a donné plusieurs coups. La victime a essayé de prendre la fuite. Mais le mis en cause ne lui a pas laissé le temps. Il ne s’est arrêté qu’une fois que la victime est tombée par terre, sans connaissance. Evacué par l’ambulance, il a rendu l’âme avant d’arriver à l’hôpital.
Verdict : Jugé coupable pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner avec récidive, il a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle.