Une fratrie éclatée à cause d’un héritage

De coutume, le matin de la fête d’Al Mawlid An-Nabawi, les familles se rendent visite, sirotent du thé à la menthe et mangent des gâteaux… Mais chez la famille Belamkadem de la tribu d’Al-Mjadba, c’était tout le contraire…

Nous sommes au village Sidi Moussa El Majdoub, à mi-chemin entre la capitale économique, Casablanca, et de sa province, Mohammedia. Ce matin du lundi 16 septembre coïncidant avec le jour de la fête d’Al Mawlid Annabaoui, un jour sacré pour les Marocains qui en profitent notamment pour échanger les visites et où les enfants portent de nouveaux vêtements. Mais dans ce village, l’ambiance est tout à fait autre. Et pour cause, lors de ce jour de fête le passé est revenu au galop. En effet, l’affaire remonte à quelques années, depuis la mort du père de la famille Belamkadem, très connue dans la région de Sidi Moussa El Majdoub. Il a laissé pour héritage plusieurs biens dont un lot de terrain qui a fait l’objet de plusieurs conflits entre ses fils. Des discordances qu’ils n’ont pas cherché à résoudre calmement, mais ils ont recouru à la violence puis à la justice, certificats médicaux à l’appui. Seulement, tous leurs dossiers d’échanges de coups et blessures ont été classés par le procureur du Roi près le tribunal de première instance pour manque de preuves tangibles.

Au fil des mois, les disputes se sont accentuées et ont exacerbé la haine, particulièrement entre deux frères. Ce sont ceux-là qui allaient être derrière ce drame.
En effet, le matin du jour de fête, une énième dispute éclate entre les deux frères en question. Les membres de leur famille et leurs voisins interviennent pour apaiser la tension. Finalement chacun des deux frères rentre chez lui. Tout le monde a cru que les choses se sont arrêtées là. Mais en fait, l’aîné, un sexagénaire, s’est armé d’un pied-de-biche, a quitté son domicile et s’est dirigé vers son frère. Une fois face-à-face, il lui a asséné un coup directement au cœur. S’effondrant par terre, il a été conduit, à bord d’une voiture, vers le service des urgences de l’hôpital Moulay Abdellah à Mohammedia. Toutefois, il a rendu l’âme à mi-chemin.

Sur la scène du crime, les disputes ont repris avant l’arrivée des éléments de la gendarmerie royale. C’est ainsi que le fils de la victime qui a rendu l’âme s’est également armé d’un couteau et a attaqué son oncle pour le blesser gravement. Ce dernier est actuellement entre la vie et la mort à l’hôpital Ibn Rochd, à Casablanca. Son neveu a été arrêté.