Egypte : la contestation monte

La participation était faible mercredi en fin de matinée au referendum constitutionnel instituant l’élection du président au suffrage universel parmi plusieurs candidats, marqué par l’interpellation de trente manifestants de l’opposition. Malgré l’interdiction formelle du ministère de l’Intérieur, des manifestations se sont produites au Caire et à Ismaïlya, sur le Canal de suez, qui se sont soldées par trente interpellations, selon la police.
Au Caire, une manifestation a été organisée par le mouvement Kefaya (Assez) et à Ismaïliya par un front de partis de l’opposition légale et des Frères Musulmans, qui appelaient au boycottage du referendum.
Des militants du Parti national démocrate (PND – au pouvoir) ont tenu une contre-manifestation au Caire, en scandant notamment : "Avec Moubarak, ce n’est pas assez, nous sommes avec toi pour l’éternité", "Avec notre sang, avec notre âme, nous te défendrons Moubarak" et "Moubarak descend dans l’arène pour démasquer les traîtres". Selon les correspondants de l’AFP, la participation était très faible en fin de matinée sur l’ensemble du territoire.
Un officier de police Nasser Galal, de faction devant une école de Bab El Chareeya, a affirmé "attendre une plus grande affluence dans l’après-midi, les Egyptiens n’étant pas des lève-tôt".
En revanche, le président du Sénat, Safouet El Chérif s’est félicité dans une déclaration à la presse du "raz de marée", sans donner de chiffres. "Les appels au boycott de l’opposition ont échoué.
Le peuple égyptien, qui est têtu, a refusé de se laisser dicter sa conduite", a-t-il dit, après avoir déposé son bulletin dans l’urne dans une école du centre du Caire.