L’Allemagne commémore la capitulation nazie

Bravant des températures dignes d’une fin d’hiver, des centaines de personnes ont convergé vers la Porte de Brandebourg pour des célébrations où le mot d’ordre était la lutte contre l’extrême droite et l’intolérance. En fin de matinée, au moins 10.000 personnes, en majorité jeunes, ont également commencé de défiler pour protester contre la manifestation prévue à partir de 12H00 GMT du parti néonazi NPD.
Le cortège, entouré d’importantes forces de police, s’est symboliquement ébranlé de la place Bertolt-Brecht, du nom de l’écrivain allemand ayant été contraint à l’exil à l’arrivée des nazis au pouvoir en 1933. Au son notamment du groupe de rock "The Clash", les manifestants, souvent membres de groupuscules d’extrême gauche, se rendaient à l’Alexanderplatz, point de départ du défilé des néonazis. "Les gens devraient empêcher les nazis de manifester, et non la police. Nous ne tolérerons pas cela", explique Steve, 39 ans, qui dit appartenir à un "groupe anti-impérialiste". "Nous sommes prêts à bloquer (les néonazis) par des chaînes humaines et des sit-in, par la résistance passive, au cas où la police chercherait à faire appliquer l’autorisation qui a été reconnue à l’extrème droite de défiler sur un certain itinéraire", précise Christian Lear, 45 ans. Des militants et sympathisants du parti néonazi NPD devaient manifester dans le centre pour protester contre ce qu’ils appellent "le mensonge de la libération". L’accès à la Porte de Brandebourg, l’un des lieux les plus symboliques de l’Allemagne, leur a toutefois été interdit.
À quelques mètres de là doit être inauguré mardi le Mémorial de l’Holocauste, 2.711 stèles de béton gris anthracite rappelant le génocide des juifs. Plus de 6.000 policiers ont été déployés dans la capitale pour tenter d’éviter d’éventuels affrontements avec des jeunes d’extrême gauche. Une partie d’entre eux portaient des dossards sur lesquels on lisait "Antikonflikt team". De nombreux jeunes, vêtus de noir, étaient systématiquement fouillés. Podiums de discussion, concerts pop et présentations de projets de lutte contre l’extrémisme étaient au menu de cette journée à Berlin, mais aussi dans d’autres villes d’Allemagne.