Près de cinquante morts en Irak

"Trente-quatre personnes ont été tuées et 48 blessées, dont 15 sont dans un état grave, dans un attentat perpétré par un kamikaze portant une ceinture d’explosifs" pendant des funérailles chiites dans le cimetière de Moqdadiyah, à une centaine de km au nord de la capitale, a indiqué une source policière.
L’hôpital de la ville est rempli de blessés, et de nombreux proches des victimes s’y sont pressés. Certains s’inquiètent de savoir dans quelles conditions ces victimes pourront être enterrées, de peur d’un nouvel attentat.
"Nous sommes des gens pacifiques, pourquoi s’acharne-t-on sur nous ? On n’a jamais vu cela, attaquer des gens lors de funérailles", dit, hébété, un homme blessé par des éclats aux bras et aux jambes.
"J’en appelle à Moqtada Sadr pour arrêter cette violence contre notre communauté", demande un autre, en référence au jeune chef radical chiite.
Le kamikaze s’est mêlé dans le cimetière à la foule d’une centaine de personnes rassemblée pour enterrer l’un des gardes et parent d’un responsable du parti chiite Dawa du Premier ministre sortant Ibrahim Jaafari.
Le garde a succombé à ses blessures après avoir été touché la veille dans des tirs contre le chef du bureau de Dawa pour Moqdadiyah, Ahmed Bagga.
Ce responsable est sorti indemne de l’attaque, mais les tirs ont provoqué la mort d’une fillette qui se trouvait sur les lieux, selon la police.
Il a survécu à nouveau à l’attentat suicide, selon des témoins.
A Bagdad, deux voitures piégées ont explosé. La première a tué cinq personnes et blessé 13. La deuxième voiture a explosé dans le sud de la capitale, faisant trois morts et 11 blessés. Un membre d’un commando de police a été tué et 18 blessés dans une embuscade tendue par des hommes armés.
Auparavant, un directeur général au ministère du Pétrole avait été assassiné avec son fils à Bagdad et un chauffeur a péri dans une attaque contre un convoi de camions-citernes au nord de la capitale.
A Kirkouk, dans le nord de l’Irak, deux civils ont été tués et deux blessés dans un attentat à la bombe visant un convoi américain, selon la police.
A Baaqouba, à 60 km au nord-est de Bagdad, une institutrice a été tuée et deux personnes blessées dans l’explosion d’un engin artisanal contre leur bus.
Au plan économique, les exportations de brut par les terminaux du sud du pays sont remontées à 1,55 million de barils par jour (mbj), après avoir atteint récemment leur plus bas niveau à 1,1 mbj, selon le porte-parole du ministère du Pétrole à Bagdad, Assem Jihad.
Dans le nord du pays, la production dans la raffinerie de Baëji, a repris mardi après près de deux semaines d’interruption en raison de menaces contre les camionneurs, a annoncé le même responsable.
En dépit des mesures de sécurité, un convoi de 60 camions a été attaqué à la bombe au nord de Bagdad et un autre convoi a subi une attaque similaire dans le nord du pays. Deux camions ont pris feu, selon le porte-parole.
Dans ce climat de violences, la délégation internationale chargée de vérifier les résultats contestés des élections législatives du 15 décembre a dit prévoir deux à trois semaines de travail.
Quatre experts de la Mission internationale pour les élections irakiennes (MIEI), deux de la Ligue arabe, un Canadien et un Européen, sont déjà à l’oeuvre à Bagdad. Un cinquième expert est attendu dans les prochains jours.
Des groupes politiques, notamment des partis sunnites et la liste de l’ancien Premier ministre chiite laëc Iyad Allaoui, contestent les résultats partiels des législatives qui donnent vainqueurs les chiites conservateurs.
La Commission électorale n’a pas précisé à quelle date elle comptait publier les résultats définitifs, dont dépendra la formation d’un gouvernement.