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Corruption : Seulement 301 plaintes en 2017 !

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Les dénonciateurs ne se sentent pas protégés contre les représailles

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Ils sont encore nombreux à estimer que la dénonciation d’un acte de corruption est un risque majeur qui pourrait compliquer la vie du citoyen et le faire tomber dans un cercle vicieux de procédures inutiles

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Les Marocains ont été moins nombreux à porter plainte contre la corruption en 2017. Les trois centres d’assistance juridique anti-corruption (Cajac) à Rabat, Fès et Nador n’ont reçu que 301 plaintes en 2017. Ce chiffre a nettement baissé par comparaison à l’année 2016 où les trois centres avaient reçu 478 plaintes en 2016.  Cette régression du nombre des plaintes en 2017 s’explique par le sentiment d’insécurité chez les dénonciateurs comme le fait remarquer le dernier rapport du Cajac de Transparency Maroc.  Ils sont encore nombreux à estimer que la dénonciation d’un acte de corruption est un risque majeur qui pourrait compliquer la vie du citoyen et le faire tomber dans un cercle vicieux de procédures inutiles et l’exposer à des représailles sans protection judiciaire. Pour d’autres, la lutte contre ce fléau est une mission impossible. «Malgré la négativité de ces révélations, une minorité de citoyens continue à croire en l’intérêt de dénoncer la corruption, et considère que c’est un devoir citoyen», indique le rapport. Selon le Centre d’assistance juridique anti-corruption, il semblerait que les femmes soient plus frileuses à dénoncer les cas de corruption. Le rapport du Cajac fait ressortir une majorité de plaignants plutôt de sexe masculin, à l’heure où les plaignantes se font rares. Ainsi, le document fait état de dénonciations de corruption à hauteur de 75% auprès de la gent masculine, tandis que la population féminine enregistre un timide 19%.

Les autorités locales en tête

Sans grande surprise, 33% des réclamations concernent les autorités locales. Viennent ensuite le secteur de la justice (10%), la santé (8%), la police (8%), les transports (8%), les communes rurales/urbaines (5%) et la gendarmerie (5%). Le reste est réparti entre les établissements pénitentiaires (3%), le sport (3%) et le foncier (2%).  Dans le détail, les affaires de corruption accaparent l’essentiel des plaintes avec 67% du total. Les pratiques d’abus de pouvoir et de trafic d’influence totalisent 18% des doléances. Notons que 8% des plaintes portent sur le manque de transparence. De leur côté, les affaires liées au détournement de fonds publics représentent 5% des plaintes et le conflit d’intérêts (2%). S’agissant de la répartition des plaintes par région, le rapport signale que la région de Fès-Meknès arrive en tête avec 36%. Viennent ensuite les régions de Rabat-Salé-Kénitra (18%) , Casablanca-Settat (15%), l’Oriental (13%), Béni Mellal-Khénifra (8%), Marrakech-Safi (5%) et Tanger-Tétouan-Al Hoceima (5%).

Sur 42 correspondances, seulement 12 réponses des autorités publiques

Dans son rapport, le Cajac liste les courriers envoyés aux différentes administrations mises en cause afin de s’informer sur les irrégularités dénoncées et de prendre les mesures nécessaires à leur égard. En 2017, 42 correspondances ont été envoyées aux autorités publiques.  Le ministère de l’intérieur est à la tête des administrations saisies. La plupart ont jugé inutile d’y répondre. Sur 42 courriers, il n’y a eu que 12 réponses. Parmi les autorités publiques ayant formulé une réponse, il y a lieu de relever l’Inspection générale du ministère de la justice et des libertés, le procureur du Roi du tribunal de première instance de Taounate, la Direction générale des impôts, l’Inspection générale de l’administration territoriale du ministère de l’intérieur, la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion, l’Inspection générale  du ministère de l’équipement, du transport et de la logistique, le procureur du Roi auprès du tribunal de première instance de Beni Mellal. Rappelons qu’au niveau de la gestion des plaintes, le Cajac procède en premier lieu à la détermination de la nature des plaintes afin d’identifier la procédure à suivre qui consiste soit à donner un avis juridique aux plaignants, soit à adresser des correspondances aux instances concernées pour les informer des irrégularités et abus constatés et leur demander des éclaircissements. Le traitement des plaintes se fait par un conseiller juridique professionnel basé à Rabat, assisté par une équipe juridique composée d’assistants juristes et d’étudiants en droit qui sont chargés de la réception des plaintes et de leur examen.

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